Portrait Alexandra Roost

 

Alexandra Roost est journaliste. Depuis quatre ans, elle anime « Le grand show », une émission quotidienne sur Non Stop People. Je l’ai rencontrée via un ami commun lors d’un dîner et notre échange sur la vie après la vie fut très intéressant.

 

Elle est mon invitée des « Rencontres féeriques ». Chaque jour de la semaine, vous découvrirez une partie de son entretien. Je la remercie d’avoir accepté mon invitation et du temps que nous avons passé à l’hôtel Renaissance Paris Arc de Triomphe à discuter de la magie de la vie, du deuil et de la manière de le vivre ainsi que de sa passion pour le sport. Cette jeune femme m’a touchée par sa sincérité, sa douceur et son amour des autres.

 Découvrez sa page Facebook : https://www.facebook.com/alexandra.roost.3

 
 
Tu as eu des signes précis de ton papa comme son parfum c’est bien ça ?

Très souvent je sens son parfum, son odeur. C’est bizarre, je ne le ressentais jamais avant sur lui. Après je sens une présence, par moments, je sens que je ne suis pas seule notamment quand je vais chez lui. Je n’ai pas eu des signes aussi concrets qu’avec mon grand-père. Il y a aussi les chansons, après son enterrement j’entendais très souvent à la radio « Papaoutai », je n’écoute pourtant pas Stromaé particulièrement. J’attribue ça à des petits clins d’œil, des signes de lui. Je me dis qu’il y a peut-être des espaces temps où ils sont présents ou moins présents mais je ne désespère pas de recevoir quelque chose de plus concret ou de le voir. J’ai rêvé de lui une seule fois mais d’une manière si forte et si intense… comme si on était là.

 

Souvent les défunts viennent dans les rêves pour faire passer un message.

Il m’a serré fort dans ses bras, il était beau, rayonnant, plus jeune, il portait son pull orange qu’il a toujours eu et il m’a dit de ne pas m’inquiéter mais qu’il devait repartir. Je n’oublierai jamais ce rêve. Autant je ne me souviens jamais de mes rêves mais celui-ci restera gravé.

 

Comme je le dis souvent les liens de l’amour ne se brisent jamais. Et toi si tu devais définir l’amour ?

C’est ce sentiment incroyable qui nous lie à jamais aux êtres aimés justement. C’est difficile de définir l’amour parce qu’il y a différentes formes d’amour. Il y a quelque chose de puissant, de viscéral. Je ne sais pas si on différencie l’amour fusionnel, de l’amour simple ou de l’amour amitié. Quand j’aime, j’aime entièrement. Je ne sais même pas ce que ça veut dire aimer à moitié. Aimer c’est que de la bienveillance, on ne veut que du bien à quelqu’un. Pour mon père, j’aurais été capable de tout faire. Je lui aurais donné tout pour qu’il puisse vivre. Un parent donne tout à un enfant mais l’inverse est tellement vrai aussi. On doit tout donner à nos parents. L’amour ça démultiplie tout ce qu’on peut faire, ça inhibe nos peurs. Quand tu aimes quelqu’un, la mort n’a pas le même visage. L’amour est un sentiment absolu.

 

Dans l’amour amoureux, tu es quel genre d’amoureuse ?

Je suis passionnée aussi. J’ai été jalouse par le passé mais j’ai appris que ça ne servait à rien. Plus tu cherches à retenir quelqu’un, plus tu veux être avec quelqu’un et moins il aura cette envie d’être avec toi. Aujourd’hui j’essaie d’être dans une démarche de laisser l’autre évoluer. Mais ça vaut aussi en amitié. J’ai appris à me faire confiance. Quand on grandit, on sait ce qu’on donne, on sait ce qu’on est et du coup on a moins ce besoin de vouloir contrôler.
 
Si tu devais te définir ?

Bienveillante incontestablement. J’ai un problème avec le mot « gentil ». Je pense que je suis une personne gentille mais souvent ce mot est mal interprété et on lui prête un autre sens que ce qu’il est vraiment. La gentillesse c’est quand tu veux du bien aux gens vraiment. Mais je ne comprends pas pourquoi on essaie de détourner ce mot pour y prêter d’autres choses, un truc un peu naïf… Je suis attentive, bienveillante et gentille avec les autres mais je suis un peu plus dure avec moi-même. J’essaie d’appliquer dans ma vie cette gentillesse aux rencontres que je fais sinon quel intérêt d’être là si c’est pour nourrir des sentiments mauvais à l’égard de quelqu’un, qu’est-ce que ça t’apporte ? Je suis curieuse et de nature un peu inquiète.

 

Et la notion du bonheur…

Elle est dans la famille. Aujourd’hui je ne l’ai plus. Je crois que j’y goûterais à nouveau quand je serais moi-même maman. J’espère que tout cet amour qui vit en moi mais que je ne peux plus matérialiser, je vais pouvoir le transmettre. Pour moi la notion du bonheur, c’est des enfants avec une maison, un grand jardin, la grande voiture et le chien à l’intérieur mais c’est aussi d’avoir réussi sa vie professionnelle pour pouvoir bien vivre. Le bonheur est dans l’épanouissement d’être bien avec soi mais bien avec les gens qui t’entourent. J’ai beaucoup d’amis, je suis bien entourée et je me dis que j’ai une vraie chance. Tout le monde n’a pas ça, tout le monde ne fait pas des bonnes rencontres. La notion du bonheur c’est savoir bien s’entourer et juste kiffer. Profiter du moment présent, je ne suis pas trop dans le passé, je ne suis pas trop dans l’avenir non plus. Je suis juste bien à ma place.

 

Est-ce finalement un moyen de réussir à lâcher prise ?

Sûrement. Je vais avoir plus de mal dans le domaine professionnel parce qu’il y a un côté où l’on est dépendant des autres. Ce ne sont pas que les relations humaines qui rentrent en compte. Tu connais bien ce domaine-là puisque tu as travaillé dans les médias, en radio, en télé. Il y a des directeurs de programmes, des directeurs de chaînes. Même si tu essaies d’être toi, tu es régie par d’autres critères qui ne sont pas si simples. Dans la vie de tous les jours, c’est bien plus facile parce qu’on écoute que soi, son ressenti. Dans le professionnel, j’ai tendance à plus contrôler et je ne sais pas si j’arriverais un jour à lâcher prise dans ce domaine.

 

Comment parviens-tu à vivre tous les événements, les turbulences de notre société ? Comment appréhendes-tu tout ce qui se passe au niveau climatique, économique… ?

J’ai toujours de l’inquiétude et surtout quand je me projette. Du coup, j’essaie de ne pas trop me projeter et d’être dans l’instant présent. À mon niveau, j’essaie de faire des petites choses car je me sens concernée mais j’essaie de ne pas trop y penser notamment au niveau des attentats car je suis amenée à aller très souvent au théâtre pour l’émission. Si je réfléchis trop avant chaque sortie, je ne ferais plus rien.
 
 
 

Valérie Motté

"AVEC NOS PENSÉES NOUS CRÉONS LE MONDE" BOUDDHA

Copyright : Valérie Motté

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