Lomig Guillo

 

 

Lomig Guillo est rédacteur en chef du magazine Management. Il est également auteur. Son premier livre « Les secrets du Mont-Saint-Michel » paru aux éditions Prisma a obtenu la Mention Spéciale du jury du Prix Du Guesclin.

http://www.editions-prisma.com/catalogue/livre/litterature-generale/essais-et-documents/les-secrets-du-mont-saint-michel

 

La biographie qu’il a écrite sur Pascal Obispo vient de paraître aux éditions Prisma.

http://www.editions-prisma.com/catalogue/livre/litterature-generale/essais-et-documents/pascal-obispo

 

 

Lomig Guillo, que je connais depuis plus de vingt ans et avec lequel j’ai travaillé, est mon invité des « Rencontres féeriques ». Chaque jour de la semaine, découvrez une partie de son entretien. Je le remercie de sa confiance, de sa simplicité et de sa fidélité.

 

 

Tu es rédacteur en chef du magazine Management. Tu es également auteur. Ton livre « Pascal Obispo, l’envie d’être aimé » est sorti aux éditions Prisma. Pourquoi avoir choisi d’écrire une biographie sur Pascal Obispo ?

Je trouvais le personnage complexe et intéressant. Je n’aurais pas été très inspiré par un personnage plus lisse. Or lui je trouvais que dans sa vie il y avait beaucoup d’aspérités, de zones d’ombres mais dans le bon sens du terme puisqu’il se protège beaucoup. Il fait très attention à préserver sa vie privée mais je trouvais intéressant de me pencher sur la vie et le destin de quelqu’un qui est à la fois aimé d’une grande partie du public et détesté d’une autre partie du public. Cette dualité, ce mélange à la fois de fascination chez certains et détestation pour d’autres montrent qu’il y a quelque chose à creuser autour de ce personnage. Ce n’est pas juste un chanteur comme les autres. C’est normal d’être à ce point aimé quand on fait des chansons populaires qui touchent les gens mais c’est aussi curieux d’être à ce point détesté. J’ai voulu essayer de comprendre pourquoi il y avait cette dualité autour de lui. C’était le premier point. Par ailleurs, je trouvais que lui-même a plusieurs facettes :  un côté très rock qu’il revendique dans son ADN musical, dans ses goûts, dans son histoire personnelle et un côté hyper variétés grand public qu’il a par ailleurs. Il y avait plusieurs facettes que je trouvais intéressant d’explorer.

 

Tu as mis combien de temps à l’écrire cet ouvrage ? Entre la période de l’enquête – tu cites de nombreuses sources – et l’écriture pure ?

J’ai lu énormément de choses qui avaient été écrites sur lui, notamment deux biographies dont la plus récente a plus de dix ans et ne couvrait pas tout. J’ai lu énormément d’articles de presse. Au travail, j’ai la chance d’avoir accès à beaucoup d’archives. J’ai réécouté énormément d’émissions soit de télévision soit de radio auxquelles il a participé ou qui lui ont été consacrées afin d’avoir le plus de documentation. J’ai complété tout ça avec des entretiens avec des personnes qui m’ont parlé soit de façon ouverte soit en off parce qu’elles ne voulaient pas être citées. Ça m’a pris un an entre le travail d’enquête et puis la rédaction sachant que j’ai rédigé assez vite une fois que j’avais rassemblé tous les éléments biographiques. J’ai pris beaucoup de notes, j’ai compilé beaucoup d’infos, ensuite j’ai mis en forme et rédigé en essayant de donner un fil conducteur, de trouver des chapitres, de créer des petites histoires, à chaque fois, pour raconter de façon vivante son parcours et sa vie, essayer de montrer l’homme qui se cache derrière le personnage.

 

As-tu découvert des informations ou des anecdotes sur lui que tu ignorais ?
Oui forcément parce qu’à la base je m’intéressais à lui, j’aime beaucoup ses chansons, je l’ai rencontré plusieurs fois mais je ne connaissais pas toute sa vie, loin de là. Des choses que j’avais oubliées par exemple. Comme beaucoup de gens, j’ai l’image de Pascal Obispo fan de Michel Polnareff. Je ne me souvenais pas qu’il avait surtout été fan de Claude François étant enfant. Claude François a longtemps été son idole. Son admiration pour Michel Polnareff, c’était plus de l’ordre du calcul à un moment où, arrivé à Paris, il galérait pour percer. Il envoyait des maquettes aux maisons de disques sans que ça marche. Comme il travaillait à la FNAC, il observait beaucoup ce que les gens achetaient et écoutaient. Il a redécouvert à ce moment-là Polnareff, il a découvert qu’il pouvait chanter comme lui et il s’en est vraiment inspiré pour se faire remarquer, émerger et se faire signer par une maison de disques. C’est plus du calcul que de l’admiration de fan. Il a été fan mais plutôt de Claude François que de Polnareff et ça je l’avais oublié parce qu’on l’a souvent associé à Polnareff. Il en a même joué, il y a toujours des guéguerres entre eux, un peu orchestrées par les uns et les autres voire la presse. Parmi les choses que j’ignorais, j’ai aussi découvert qu’il avait une demi-sœur. Je n’en avais jamais entendu parler. J’ai trouvé sa trace à trois endroits. Elle est citée dans un article assez ancien de l’Express où le journaliste rappelle qu’elle fait partie des personnes remerciées à la fin de son premier album, ça m’avait échappé. Elle apparaît dans un petit livre «  Pascal Obispo de A à Z » qui lui a été consacré au début de sa carrière. Elle est citée dans une interview d’Eric Jeanjean qu’il avait faite avec Obispo sur RTL où il lui parle très vite de sa demi-sœur. Obispo élude très rapidement le sujet. Ca m’a intrigué alors j’ai cherché à creuser un peu. J’ai retrouvé cette demi-sœur que j’ai interviewée parce que ça m’intéressait d’avoir évidemment son point de vue à elle et puis qu’elle me raconte un peu sa vie. Et qu’elle me parle de leur père car c’est le point commun entre les deux et que Pascal Obispo dit souvent qu’un certain nombre de ses failles personnelles viennent de la séparation de ses parents et du fait que son père l’ait abandonné d’une façon symbolique. Abandonné un moment donné pour refaire sa vie et notamment avoir une fille ensuite. Je trouvais que c’était intéressant de creuser ça parce que la figure du père est très importante dans sa vie, dans son parcours, dans son œuvre, dans ses inspirations. Il a dit dans les interviews qu’il a longtemps été à la recherche d’une figure paternelle. Je voulais savoir comment était ce père dont il a beaucoup parlé et dont visiblement l’absence l’a marqué.

 

Est-ce qu’à ce jour tu as eu un retour de Pascal Obispo ? Tu lui as envoyé le livre ?

Je lui ai envoyé le livre avant la parution, je n’ai pas eu de retour. J’avoue que j’étais un peu embêté parce qu’au moment de la sortie du livre, il y a eu énormément d’articles qui ont été faits sur un ou deux passages du livre qui sont les passages les plus people. Evidemment comme je parle de toute sa vie, j’ai abordé toutes les facettes et toutes les étapes, je reviens sur sa relation avec Jenifer en 2008, qui avait été compliquée. Plusieurs journaux people ont repris deux, trois informations que je rapportais dans ce chapitre et en ont fait des articles. Il y a toujours un effet moutonnier avec la presse notamment people et sur Internet. J’assume cette partie car elle fait partie de sa vie mais ce n’est pas ce que j’aurais aimé mettre en avant pour parler de lui et de sa vie. Malheureusement c’est le truc qu’on a beaucoup vu, alors que c’est un passage du livre qui n’est qu’anecdotique. Et comme je sais qu’il est extrêmement chatouilleux sur tout ce qui touche à sa vie privée, je pense qu’il risque d’avoir une mauvaise image de l’ensemble du livre à cause de ce simple passage. C’est le jeu en même temps. Malgré tout, ça montre quand même un intérêt incroyable et une curiosité du public pour tout ce qui touche à lui. Si ça a été autant repris, c’est bien que ça vie intéresse le public.

 

Découvrez la suite demain…

 

 

 

Valérie Motté

"AVEC NOS PENSÉES NOUS CRÉONS LE MONDE" BOUDDHA

Copyright : Valérie Motté

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