Je ne suis ni une fan de rap ni de slam mais quand j’ai découvert l’univers musical de Lhomé, ses textes profonds m’ont énormément touchée. J’ai ressenti toute la lumière et la bienveillance qui le caractérisent. Son humilité et sa reconnaissance envers la vie ont fait écho en moi.

 

Son album « Tout est lumière » sortira en début d’année.

 

Voici son clip « Je ne lutte pas » :

https://www.youtube.com/watch?v=wXGeEAu9BMI

 

Vous pouvez suivre son actualité :

La page facebook :

https://www.facebook.com/pg/Lhomeofficiel/community/

 

Toute la musique de Lhomé par ici :

https://lhome.bandcamp.com/

 

Lhomé est mon invité des « Rencontres féeriques ». Chaque jour de la semaine, je partagerai avec vous une partie de son interview. Je le remercie de sa confiance et de sa gentillesse.

Notre entretien s’est déroulé à l’hôtel Renaissance Paris Arc de Triomphe.

 
 
Quel est votre secret pour appréhender ce monde en pleine transformation, en pleine mutation ?

Je dirais que c’est l’humilité. Savoir recevoir même ce que l’on ne comprend pas même ce qui nous heurte.

 

C’est accueillir en fait ?

Oui c’est accueillir.

 

Alors comment faites-vous pour accueillir une épreuve qui frappe à votre porte ? En début d’entretien vous parliez de votre cambriolage ? Ça a dû être une terrible épreuve ? Comment parvient-on à la transformer ?

Comme pour toutes les phases difficiles…

Mon frère jumeau, ingénieur du son, propriétaire du studio cambriolé, m’a appelé pour me prévenir de ce qui venait de se passer. J’étais en atelier avec des jeunes, nous rigolions. Je passais un moment créatif très agréable et je ne voulais pas m’effondrer devant mes élèves, je me suis dit « fais comme tu fais d’habitude ». Je baisse la tête. Souvent c’est comme la marée, la vague vient sur le sable et repart.

Il y a des moments quand elle repart parfois où je suis en colère, j’en veux à celui qui était commanditaire de ce cambriolage, j’aimerais me venger mais en fait je ne peux pas faire de mal. Je crois que je m’en voudrais, je me rabaisserais et surtout me venger c’est un sentiment que je ne veux pas, auquel je ne veux pas donner de crédit. Je reçois, on nous a tout pris, je me suis dit que ça ne m’avait pas encore tué alors peut-être que ça me rendra plus fort. Le chemin sera long mais accroche-toi.

 

Comment se relève-t-on ?

On se relève avec le temps. Je ne me suis pas fait aider, je me suis réfugié dans l’amour, dans la poésie, dans un autre projet. Il faut que le jour continue, il faut encore un petit peu de vie et d’envie. Après je ne suis pas attaché au matériel, j’ai eu très mal au cœur parce que j’ai vu mon frère tomber en dépression totale parce que c’était toutes ses économies, c’était son travail, c’était son rêve. Quand quelqu’un vient vous faucher votre rêve, en plus quelqu’un de confiance, c’est très difficile. Mais je me suis souvent dit que ça aurait pu être pire. Je suis encore en vie donc une part de poésie a quand même survécu.

 

Quand vous avez des doutes, des peurs, c’est toujours la même chose, l’amour, la poésie qui vous aident à les surmonter ? Vous avez une technique, vous méditez ?

Je médite un peu, je marche dans la nature, dans les parcs, dans la forêt. Quand je marche, je laisse toutes les idées sortir pour qu’elles s’arrêtent. Pour les moments de doute et de peur, je les laisse vraiment me traverser, je ne lutte pas. Il faut savoir absorber, recevoir, tout est respiration. Je suis à ma petite place dans l’univers et quand je suis en proie au doute, j’accepte.

 

Vous savez pratiquer le lâcher-prise pour le coup ?

J’essaie, j’apprends sinon on n’est pas en paix. On s’épuise vite, on est accroché sur la falaise et puis on est accroché sur la branche et on ne veut pas lâcher. J’ai appris à lâcher et à tomber.

 

Et comment vous avez appris ?

Avec la vie et avec la poésie.
 
La poésie est toujours présente…
Elle est dans toute chose. J’ai appris à écouter aussi, à écouter les femmes, la vie, les signes.

 

On va revenir à l’enfance, parlez-vous à votre enfant intérieur ?

Depuis très longtemps je parle à mon enfant intérieur. Il ne me dit rien mais je lui parle.

 

C’est votre confident ?

Oui parfois je le rassure. Il me fait vivre des choses. Il me renvoie de la paix, de la bienveillance.

L’enfance a une part très importante dans ma musique. Dans l’enfance, il va se jouer toute notre pièce de théâtre. Je ne dis pas non plus qu’on soit complètement soumis mais la taille de ce qu’on est va se constituer à ce moment-là.

 

On va être conditionné ?

Oui après on s’en libère, toute la vie, je pense c’est de se libérer de son enfance.

 

Quel genre de papa êtes-vous ?

Vigilant, aimant au possible bien sûr. Je veux vraiment que mes enfants aient conscience de la chance qu’ils ont de vivre en France. Je les aime mais par contre je ne parle pas beaucoup mais j’espère être là pour leur dire l’essentiel.

 

On arrive à la partie féerique de cet entretien. Acceptez-vous de recevoir un petit message des fées ?

Oui avec plaisir.

 

Pensez à vous et choisissez une carte.

Je vous laisse la découvrir.
 

                        

 
Copyright : Illustrations Laure Phelipon/éditions Jouvence – Coffret Conseils de fées et potions magiques de Valérie Motté
 
Super, je suis tellement dans cette démarche en ce moment. J’ai vraiment besoin d’être avec les miens.

 

Si vous aviez une baguette magique, à quoi vous servirait-elle ?

La première chose qui me vient ce serait d’enlever la souffrance des enfants.

 

Et si vous aviez une recette du bonheur à partager…

Une petite nappe, des tomates du jardin dans une assiette, du sel, du poivre et le sourire des proches, peut-être quelques pistolets à eau. Voir les gens heureux et insouciants autour de nous. Il n’y aucune ombre qui vient, aucun nuage dans le ciel.

Etre entouré des gens qu’on aime, c’est ça le bonheur.

 

L’entretien touche à sa fin, je vous remercie infiniment de votre confiance et de ce partage. Que représente pour vous la gratitude ?

C’est rendre à l’autre ou lui rappeler sa dignité en toute humilité. En disant merci, en étant reconnaissant c’est lui dire combien « vous êtes important ».

 
 
Je remercie Caroline et toute l’équipe de l’hôtel Renaissance Paris Arc de Triomphe de nous avoir accueillis chaleureusement.