Crédit photo : Constance Decorde
Tu sillonnes la France avec ton dernier spectacle Eco-Responsable, peux-tu nous le présenter ?
C’est un spectacle comme son nom l’indique qui parle de l’écologie, d’environnement mais pas que. Je l’ai écrit avec un copain qui s’appelle Thibault Segouin. Je l’ai joué au Lucernaire, au Splendid, à Bobino et un peu partout en tournée. Il a été capté également et diffusé en 2017 sur France 4. C’est une super aventure. C’était quelque chose de nouveau pour moi de co-écrire avec quelqu’un. Je ne m’imaginais pas co-écrire sur un spectacle. Mon premier spectacle m’avait valu le référencement artiste absurde surréaliste que j’assume très bien. Mais j’avais envie aussi de passer à autre chose, d’être plus ancré dans la réalité, dans quelque chose de plus terre-à-terre, avec plus de thèmes et moins d’absurde et de folie.
On a l’impression qu’il y a un fil conducteur par rapport au précédent spectacle qui rassemblait plutôt différents tableaux.
C’est plus en prise avec des choses de l’actualité.
Tu évoques l’environnement mais c’est un thème qui te plaît parce que dans le précédent tu parlais déjà de la nature « et au milieu d’une feuille », tu faisais référence – en terminant par un poème – à un jardin, à des fleurs. La nature c’est quelque chose qui te touche, qui te parle ?
Complètement. Oui ça me parle, ça me touche. J’ai plutôt grandi dans des endroits verts, dans un département assez rural, la Nièvre. J’ai grandi à la campagne, dans des endroits où la nature avait une place assez importante. Je me suis toujours senti concerné, ça m’a toujours plu. J’y faisais peut-être moins attention au début quand je suis arrivé à Paris parce que j’étais aussi fasciné par ce que je n’avais pas connu c’est-à-dire les lumières de la ville. J’avais besoin et envie d’en parler. C’était surtout l’idée de faire une réponse à tous les gens qu’on appelle les écolos sceptiques. J’en avais trop entendu, j’avais envie de faire une petite réponse à ma sauce.
Tu as un rythme soutenu, on te voit à la télé, tu es sur scène, tu es à la radio. Tu te ressources comment ? À la campagne, en faisant du sport, de la méditation ?
Je faisais du sport, j’en fais un peu moins depuis quelque temps. Tu fais bien de m’en parler, il faudrait que je m’y remette. J’essaie de marcher beaucoup et si possible dans des endroits un peu verts, ça me fait beaucoup de bien. J’aimerais faire plus de méditation, j’en ai fait un petit peu et j’ai été surpris de l’efficacité sur le psychisme, sur le physique. J’ai un peu de mal à m’imposer la régularité, parce que j’ai un emploi du temps compliqué, mais ce sont des choses qui m’aident et j’aimerais leur donner plus de place. En fait je m’en veux un peu de devoir gagner ma vie, je ne trouve pas ça très intéressant et c’est un peu pénible de gagner sa vie. J’aimerais leur accorder plus de place. Est-ce que je vais y arriver ?
Il faut essayer de les faire rentrer dans une hygiène de vie.
Oui c’est ça. J’essaie de m’organiser pour que ce soit possible.
En plus ça ne coûte rien de façon matérielle.
Ce sont les grandes découvertes que j’ai faites ces derniers temps. Les choses qui te font énormément de bien généralement elles sont gratuites. Se dire ça c’est un peu comme un échec quand même. Tu te rends compte que l’essentiel est à portée de main très facilement.
Revenons à l’écriture, tu as commencé à écrire à quel âge ?
J’ai commencé à écrire à 20 ans des petits sketches et plus ou moins un spectacle.
Que représente l’écriture pour toi ?
C’est un moyen d’en savoir un peu plus sur moi, de savoir d’abord ce que je n’aime pas. Ça m’aide souvent à trouver ce que je ne veux pas. J’écris et puis je dis « ça non ça ne me plaît pas, ça je ne vais pas l’assumer, pas cette phrase… » Je dégrossis ce qui ne me convient pas et par défaut, je finis par arriver à quelque chose qui se rapproche de ce que j’aime et de ce que je suis.
Est-ce que tu as un rituel ? Est-ce que tu écris sur ton ordi ou sur des petits carnets…? Est-ce que tu t’imposes des moments d’écriture ?
Quand j’ai commencé à écrire, j’avais trouvé une place géographique favorable là où je vivais. Je ne sais pas pourquoi mais il y avait un truc entre la fenêtre, la vue que j’avais et l’endroit où était l’ordinateur, c’était parfait, je m’y sentais bien, j’y allais naturellement et ça marchait. Dès que j’y étais, j’écrivais, je me suis dit à ce moment là, « quelle chance incroyable d’avoir trouvé ce truc ! », qui n’était pas très confortable mais ça fonctionnait. Et puis j’ai déménagé, je n’ai plus cette place et j’ai un peu perdu ça, l’espace géographique où tu te dis « ok c’est là ». Je ne l’ai pas encore retrouvé mais je me suis quand même aménagé un espace dans lequel c’est possible. L’inspiration est plus liée à des moments maintenant. Des fois je sens bien que ça ne sert à rien que je reste devant l’ordi parce que je n’écrirais pas toute la journée par contre il y a des moments où je me dis que c’est maintenant et là, c’est bien que je puisse avoir accès à cette place.
Découvrez la suite demain…
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