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     Portrait Marc Fichel     Affiche Foodmusic

                                                                                                   Crédit photo : Elsa Martin

 

Marc Fichel mène une double vie. Il est directeur export aux Halles de Rungis et artiste. Auteur, compositeur, interprète, il met une touche d’élégance et de poésie à ses chansons. Son album « Rungis-Paris-New York » sortira le 24 novembre prochain. À cette occasion, un concert événement est prévu au cœur même de Rungis.

Infos et réservations : http://www.fnacspectacles.com/place-spectacle/manifestation/Variete-et-chanson-francaises-FOODMUSIC—MARC-FICHEL-AND-GUESTS-RUN21.htm?utm_campaign=billetterie&utm_medium=autocompletion&utm_source=recherche.fnac.com#/disponibilite/c65f1392c0a82814ad9f76dbfe6237cd/normale

 

Je suis heureuse de partager avec vous notre entretien, qui s’est déroulé à l’hôtel Renaissance Paris Arc de Triomphe. Toute la semaine, il sera mon invité des « Rencontres féeriques ». Chaque jour, vous pourrez découvrir une partie de l’interview.

 
 
On dit que les artistes sont sensibles aux regards des autres. Comment parviens-tu à t’en protéger ?

Rungis, je travaille tout le temps. J’ai deux vies, j’ai deux portables. À Rungis, je suis connu comme le loup blanc parce que je connais tout le monde, je suis respecté parce que j’ai fait mes preuves avec les années et l’expérience acquise. La musique malgré ma quarantaine amorcée, je suis encore un petit nouveau, je dois faire encore toutes mes preuves , tu mets ton ego de côté puis tu fonces, tu y vas. Tu ne sais pas où tu vas mais tu y vas. Hier j’étais en répétition pour le concert avec deux jeunes, qui ont quinze ans de moins que moi, ce sont deux bombes, l’un a fait la comédie musicale Résiste, l’autre a fait the Voice et tu vois la musique nous a réunis, il n’y avait plus de différence d’âge ni de rien du tout parce qu’on était dans le partage et tous au même niveau.

 

Là encore c’est une histoire de partage finalement.

Complètement.

 

Tu évoquais tout à l’heure les enfants dans l’émission Jamel Comedy Kids, es-tu à l’écoute de ton enfant intérieur ? du petit Marc ?

Non car le petit Marc était un petit peu catastrophique, c’était un peu Pierre Richard, très torturé en plus, il ne vaut mieux pas que je l’écoute trop parce qu’alors… là il va partir en live direct !!! Le petit Marc n’était pas bien dans ses baskets donc si tu veux que je m’allonge cela risque de prendre une allure de psychanalyse et non plus d’une interview !
 
On va revenir à la joie, comment l’entretiens-tu ?

Je me mets un coup de pied aux fesses. En fait il y a des matins tu te lèves, tu n’es pas forcément joyeux. On a tous nos problèmes, nos maux et nos vices mais on relativise. C’est clair que le matin je me lève je suis heureux, je mange bien, j’ai des parents qui m’aiment, j’ai des gens qui m’aiment autour de moi pourquoi je serais malheureux ? Il faut être con, il faut dire la vérité. J’emploie volontairement le mot con mais malheureusement, la tête a ses raisons que le corps ne comprend pas, c’est vraiment ça. Lorsque parfois tu pars en live dans ta tête, tu ne sais pas pourquoi c’est comme ça, alors il y en a qui vont te dire « tu vois ce qui se passe dans certains pays, on n’a pas le temps de se prendre la tête » c’est clair. Je suis fils d’immigré, ma mère a subi le régime communiste, mes grands-parents ont subi les camps, ils ne se prenaient pas la tête comme moi mais bon tout à chacun en fonction de l’espace où tu vis, en fonction des gens que tu rencontres, tu as tes problèmes. Ton problème n’est pas plus fort que mon problème et mon problème n’est pas plus fort que le tien ; nous avons nos problèmes et pour nous, chaque problème a une importance. Pour les gérer, nous nous donnons d’abord un coup de pied aux fesses et nous nous disons qu’il y a toujours beaucoup plus malheureux que nous. Mais tant qu’on peut se lever le matin pour faire des choses qu’on aime, c’est le plus important. Je ne pourrais pas me lever à deux heures du matin si je n’aimais pas ce que je fais. J’adore mon métier à Rungis et j’adore faire de la musique. Je ne dis pas que c’est facile tous les jours mais 1/ j’en vis et 2/ je m’éclate.

 

Et l’amour dans tout ça ?

Question suivante.

 

Je parlais de l’amour inconditionnel pas de l’état amoureux

C’est spécial l’amour ; je pense que le mot amour a été tellement galvaudé que j’ai du mal à le prononcer et surtout du mal à l’exprimer.
 
Tu l’exprimes en chanson ?

Oui ou en geste plutôt en preuve. C’est facile de dire je suis amoureux, de dire je t’aime. Le vrai amour c’est celui que tu prouves. On peut raconter ce que l’on veut mais c’est pareil en amitié. Je vais te donner un exemple qui va être très cash. Des amis qui , un moment de leur vie, viennent te voir car ils sont dans le besoin financièrement. Qu’est-ce que tu fais ? Le meilleur amour ou la meilleure amitié c’est finalement de leur donner sans rien attendre en retour. Dans cette situation précise, tu leur dis « je te donne cette somme et tu ne me la rends pas ». Quand tu attends quelque chose en retour c’est très mauvais surtout avec l’argent, c’est une catastrophe car tu vas perdre et ton ami et ton argent. Pour moi quand tu aides les gens, tu n’attends rien en retour, tu les aides parce que tu as envie de les aider et si un jour tu as la bonne surprise d’avoir un retour, ne seraient-ce que des années après, c’est tant mieux et c’est magique.
 
Mais c’est toute la différence entre la personne qui va donner, comme je dis souvent, avec son mental et celui qui donne réellement avec son âme. Donner est un acte gratuit, c’est exactement ce que tu définissais et effectivement qui convient très bien au verbe « aimer ».

Mais c’est très compliqué je suis comme tout le monde, ce n’est pas facile mais déjà quand tu le comprends tu as fait un pas.
 
Mais c’est peut être aussi un moyen de se poser dans l’instant présent ?

C’est savoir profiter du moment avec tes proches, quand tu les invites, tu es heureux.

 

Tu es du genre à regarder dans le passé, à te projeter ou vraiment à vivre l’instant présent ?

Ça dépend. Je pense que je vis l’instant présent. Me projeter non car si tu te projettes avec les métiers que je fais, tu risques de devenir un peu fou.
 
 

Découvrez la fin de l’interview demain…
 
 

Valérie Motté

"AVEC NOS PENSÉES NOUS CRÉONS LE MONDE" BOUDDHA

Copyright : Valérie Motté

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