©Emmanuel Chandelier
Qui est Caroline Loeb ?
Une artiste et une maman. Pour moi, l’art est au centre de tout même avec ma fille d’ailleurs. C’est quelqu’un qui réinvente la vie à chaque seconde. Je n’ai pas besoin d’aller au cinéma, je n’ai qu’à la regarder, l’écouter. C’est une espèce d’ébullition de création permanente. C’est ça que j’aime.
Et qui vous émerveille aussi ?
Oui et que j’essaie de fabriquer aussi. Saisir toutes les occasions pour inventer quelque chose.
Est-ce que ça signifie être à l’écoute de son âme d’enfant ? Les enfants s’émerveillent, ils sont en connexion avec tout ce qui les entoure beaucoup plus que certains adultes.
Je ne fais pas tellement de différence entre être enfant et être adulte. Je pense que si on est vraiment connecté à soi, c’est forcément lié à l’enfance. J’ai commencé à me défoncer à huit ans en écoutant de l’opéra. Les extases que j’ai eues avec la musique, la littérature, avec les crayons de couleur… ça n’a pas bougé. Il y a eu un moment où je me suis un peu perdue mais ça reste aussi fort que quand j’étais petite.
Du coup, vous êtes à l’écoute de cette petite Caroline ?
Oui elle est là.
Est-ce qu’elle vous parle de temps en temps, concrètement ?
Oui. J’ai récupéré une maison que j’ai complètement refaite, explosée de couleurs partout. C’est super joli ! Et comme je suis une grande chineuse, j’ai racheté des boites de petites poupées. J’ai commencé à les mettre sur mes étagères, le long des fenêtres, ça m’a fait sourire parce que je faisais ça quand j’étais petite. J’aime bien refaire des choses que je faisais quand j’étais petite avec le même plaisir, en sachant que c’est un clin d’œil à mon enfance. Il y a eu quelques années très heureuses, extrêmement magiques à New York. Ça reste très présent et concret.
Comme vous faites beaucoup de choses, comment vous vous ressourcez ? Est-ce que vous pratiquez beaucoup de sport ? Du yoga ? De la méditation ? Vous faites attention à votre alimentation ?
Non. J’ai fait un peu de yoga, il faut que j’y retourne. Mais ce qui me ressource c’est aussi accepter des grands moments de vide. Devant la télé, ça me vide la tête, ça dépend des programmes bien sûr. Un bon vieux Columbo me détend. Il n’y a rien de précis, juste se reposer.
Est-ce que la mort vous fait peur ?
Non, parce que j’y pense tout le temps. Je me projette souvent dans ce moment-là, je me vois souvent dans cet instant-là. Et c’est aussi une des raisons pour lesquelles je fais tout ce que je fais. Il y a quelques années, je me suis dit que je détesterais, sur mon lit de mort, me dire « j’aurais dû, j’aurais pu ». Du coup, je fais ce que j’ai envie de faire. J’accomplis mes rêves de petite fille et d’artiste.
Elle représente quoi pour vous ?
La fin de tout.
Vous ne croyez pas à une vie après la vie alors ?
Je crois surtout à la vie avant la mort. Le plus difficile c’est de vivre avant de mourir. Ce n’est pas donné à tout le monde. Il faut y aller, on n’est pas éternel. Il y a des gens qui font comme si ça allait durer deux cents ans leur histoire. Non. Les américains disent the time is now. C’est l’idée de ne plus être là, de ne plus voir les arbres, sa fille… qui est difficile. On crée autour de ça. De cette certitude de la disparition.
Découvrez la partie féerique demain…
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