Chaby Langlois, psychothérapeute formé à la psychologie positive, est consultant et coach depuis 30 ans. Il est aussi le fondateur de l’agence No Smoking No Stress. Son livre « Psycatrices Bien vivre avec nos blessures d’enfance » vient de paraître aux éditions Guy Trédaniel.

http://www.editions-tredaniel.com/psycatrices-p-7823.html

 

 

Pour découvrir l’univers de Chaby Langlois :

http://www.nosmoking-nostress.fr

 

 

Ce mois-ci les « Rencontres lumineuses » sont consacrées aux blessures d’enfance. Chaby Langlois est mon invité. Je l’ai rencontré au bar de l’hôtel Renaissance Paris Arc de Triomphe. Un moment magique ! Je le remercie de sa bienveillance et de son franc-parler. Chaque lundi, vous découvrirez une partie de son interview.

 

 

Vous évoquez aussi les trois moi… c’est intéressant.

L’analyse transactionnelle est un schéma de compréhension de base. Finalement quand je suis un enfant blessé, je me coupe de mon moi enfant parce qu’il est en souffrance et je vais me réfugier dans mon moi parent qui reprend surtout les injonctions en pensant que ce sont mes parents qui ont raison sur tout. Il faut que je les écoute parce que moi, l’enfant, je suis nul car je n’y arrive pas. J’essaie de copier encore plus mes parents. Ce sont mes modèles. Au tout début ce sont mes héros.

 

Et alors le moi adulte par rapport au moi parent ?

Le moi adulte c’est un moi qui choisit, qui grandit en devenant responsable, dans le sens où je développe des réponses aux choses de la vie. C’est la définition de l’adulte. Je prends le grand pouvoir que j’ai de choisir pour moi au lieu d’obéir au moi parent qui me fait choisir selon les besoins de mes parents. Eux-mêmes dans leurs psycatrices le plus souvent ! Quand je suis dans mon moi adulte j’apprends à choisir en réponse à mes propres besoins. Il s’agit de commencer à les connaître !

 

Quelle place doit-on laisser à l’ego finalement ?

L’ego c’est toute la personnalité qui s’exprime. Je ne parle dans le livre que de celui qui est dans la bataille, en lutte. Le reste de l’ego c’est notre façon d’avancer. Il nous sert justement à capter ce qui nous arrive sur cette planète. Il est indispensable, pas question de supprimer l’ego. Il est question de ne pas se mettre dans la prison de l’ego protecteur.

 

L’ego nous permet aussi de nous construire.

Pour se justifier l’ego protecteur a besoin de la colère. C’est son ingrédient. Pour continuer, il a besoin de votre colère aussi donc je vais vous agresser. Ce n’est pas moi c’est toi ! Il se sert de la bataille, il la crée et nos egos sont ravis parce qu’ils se justifient.

Se poser la question « Est-ce que c’est vrai ? » est une question qui déroute l’ego protecteur. Cela commence dès la cour de maternelle.

 

L’amour guérit tout finalement ?

Oui. Saint Augustin l’a déjà dit : « Aime, et fais ce que tu veux. »

 

Et pour vous, quelle est la définition de l’amour ?

M’accepter tel que je suis. Pour moi, ça va être une définition qui va me permettre d’accepter les autres tels qu’ils sont. Je rentre dans l’harmonie. Je suis l’émanation la plus belle de mon âme. Finalement toutes ces blessures sont des trophées parce qu’elles m’ont permis d’avancer. Je ne dis pas non plus qu’il faille avoir des blessures pour avancer mais comme elles sont là, et que je suis dans un processus d’évolution et d’apprentissage, j’ai le choix de me servir de toutes mes expériences pour progresser.

 

Vous avez senti cette différence ?

Oui. C’est pour ça que ça ne me gêne pas du tout de parler de l’âme même si je n’ai pas réussi à vous l’expliquer. Découvrir que mes difficultés à vivre ont comme origine une psycatrice dont je ne suis pas coupable, me déculpabilise et c’est un premier soulagement. Faire l’expérience d’un travail sur mes panoplies et apprendre à changer mes réponses me procurent un sentiment de liberté.

 

Et à la fois vous préférez laisser le lecteur choisir son point de vue.

Oui car c’est une relation intime avec soi. Je ne veux pas influencer sur ce sujet. De plus cette question ne change pas la réalité de ce travail sur moi.

 

Je comprends. Et puis chaque histoire, chaque parcours est unique.

 

En amour, dans nos relations, la seule façon de ne plus souffrir de nos blessures est de travailler sur soi et de s’aimer soi ?

Oui et combler ce que je n’ai pas ressenti ou pas reçu enfant. L’enfant est très insécure quand il naît. L’enfant va sans arrêt aller vérifier que cet amour est bien là. Si la manifestation de cet amour n’est pas aussi simple que ça, il va douter. C’est un grand malentendu finalement l’histoire humaine.

 

Dans votre livre, vous parlez de la joie de vivre que vous évoquez également au début de cet entretien. C’est une connexion à votre âme d’enfant ?

Oui bien sûr avec sa spontanéité. Cette joie de découvrir, de jouer avec le monde. Découvrir que j’ai ma place dans ce monde. Pour quelqu’un qui porte la psycatrice du rejet c’est une grande nouvelle !

 

L’enfant se pose vraiment dans l’instant présent.

La méditation est un outil de base pour arriver à se poser, à trouver ce calme, à cette présence. J’apprends à me reconnecter avec cette partie de moi qui ressent, mon moi enfant. C’est cette partie de moi qui ressent la souffrance et la joie.

 

Il y a plusieurs façons de méditer. À chacun de trouver celle qui lui convient.

Écouter ce qui se passe. Le dialogue intérieur c’est souvent mon ego qui s’exprime. Sans m’en rendre compte, je réponds à mon ego. Déjà prendre conscience de ça c’est beaucoup, sinon je rumine. En général, ça veut dire qu’il y a une émotion qui est bloquée. C’est souvent une peur : « De quoi ai-je peur ? »

 

Mais pour certaines personnes méditer est très difficile.

Au début, surtout si je suis en souffrance, je n’ai peut-être pas envie d’aller me connecter à cette partie de moi qui ressent la souffrance. Je me concentre sur ma respiration, je suis au présent. J’essaie de me concentrer sur ma respiration et je trouve ça très banal, immédiatement mon ego réagit et il va reprendre la discussion. J’en prends conscience, je me concentre à nouveau sur ma respiration. J’apprends en un premier temps à lâcher-prise sur ce dialogue intérieur.

Le fait de lâcher prise va m’aider petit à petit à trouver ce calme.

 

Vous faites une différence entre la joie et le bonheur ?

La joie c’est le carburant du bonheur. Le bonheur se construit grâce à la joie. Ça va ensemble.

 

Si vous aviez une recette du bonheur à partager ou de la joie de vivre…

Ça va avec : Connais-toi toi-même. Ce ne sont pas les autres qui vont apporter la joie de vivre. Ils vont compléter et nourrir cette joie de vivre que je peux désormais partager. Ma joie de vivre c’est d’abord une relation avec moi qui s’apaise. Quand j’ai cette relation-là avec moi, je suis heureux même si je suis dans le métro bondé, car à un moment, c’est plus fort que tout ce qui se passe à l’extérieur.

 

Pour finir, si vous aviez une baguette magique, à quoi vous servirait-elle ?

Je l’ai déjà. C’est accepter d’être imparfait. Je suis déjà dans la perfection qui est la réalité de notre quotidien. C’est important de regarder le monde avec ces lunettes-là. Quand on regarde le monde actuellement, on peut penser qu’on est dans le chaos, que tout régresse. Oui cela régresse : on a besoin de temps en temps de descendre à la cave et la société a besoin de régresser parce qu’elle a avancé trop vite dans tel ou tel domaine et qu’elle s’est trop détachée d’elle-même. Ce travail sur soi n’est pas magique. Faire la paix avec son passé nous ouvre à une sérénité pour mieux appréhender le présent. C’est peut-être un travail sur soi qui dure pendant toute notre vie.

 

 

Retrouvez les articles précédents :

https://valeriemotte.com/chaby-langlois-1-4/

https://valeriemotte.com/chaby-langlois-2-4/

https://valeriemotte.com/chaby-langlois-3-4/

 

 

 

Je remercie Caroline et toute l’équipe de l’hôtel Renaissance Paris Arc de Triomphe de nous avoir accueillis si chaleureusement.

 

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Valérie Motté

"AVEC NOS PENSÉES NOUS CRÉONS LE MONDE" BOUDDHA

Copyright : Valérie Motté

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