Marianne Grasselli Meier est auteure, musicothérapeute, écothérapeute suisse et animatrice de stages pour les femmes. Son livre « Devenir chaman, même pas peur !» va paraître – courant avril – aux éditions Exergue. Ce livre pratique vous propose de nombreux exercices ludiques et vous éclaire sur le chamanisme que tout un chacun peut expérimenter simplement.

http://www.editions-tredaniel.com/devenir-chaman-meme-pas-peur-p-8061.html

 

 

Pour visiter son univers :

https://espritdefemme.ch

 

 

Les « Rencontres lumineuses » d’avril seront consacrées au chamanisme. Chaque lundi, vous découvrirez une partie de l’entretien de Marianne Grasselli Meier. Je la remercie de partager avec nous son amour de la nature et son expérience.

 

 

Vous êtes musicothérapeute, sonothérapeute, écothérapeute. Votre livre « Devenir chaman, même pas peur ! » va paraître prochainement aux éditions Exergue. Pouvez-vous nous présenter le chamanisme ?

Le chamanisme est pluriel, c’est un mot passe-partout – et j’aime qu’il soit passe-partout dans son sens littéral ! – pour désigner un mode de lien spirituel, donc hors du visible, mais relié à l’intime de soi, qui relie les membres d’une communauté aux forces qui fondent toute vie sur cette terre. Le chamanisme tire son mot des chaman issus des cultures sibériennes, mais nous avons aussi découvert les hommes médecine d’amérique du nord, les guérisseurs de l’amérique du sud… en résumé, toutes les traditions spirituelles qui font lien, non pas à un invisible déconnecté de la nature, mais bien en prise direct avec la terre mère et les éléments de la nature dont chacun dépend. La forme du chamanisme pratiqué dépend de la culture et des dons de la personne qui intercède pour sa communauté.

 

À quel moment, l’avez-vous découvert ?

Après ma formation de musicothérapeute, j’avais besoin de renouer avec un monde symbolique, de chercher du sens au vécu des personnes en souffrance, hors de la pensée psychologique et psychanalisante qui est la base de toute formation de thérapie occidentale. Un petit pas vers Carl Jung qui s’était intéressé aux mythes universels… puis vers Luis Ansa dont je découvrais la voie du sentir.

 

Quelle est votre histoire, votre parcours ?

J’ai été élevée dans une famille de musiciens et j’ai suivi le parcours qui m’était destiné, bien sagement avec un souci de bien m’adapter à ce qui m’était proposé, tout en cultivant au fond de moi une soif de sens, dû à une biographie mouvementée. La musique est devenue, à l’adolescence, un besoin de ressentir, de faire vivre ma sensibilité, de mettre des mots. Déjà. Et j’ai composé mes propres chansons. Très jeune, j’ai fait une famille, j’ai divorcé, j’ai « tenu », j’ai essayé de construire sur un fond personnel bien mouvant, mais avec sincérité et persévérance. À 21 ans, j’ai eu un accident de voiture qui m’a projetée dans le monde parallèle de ceux qui avaient vécu avant moi. J’ai fait l’expérience de la force de l’amour qui est la seule force qui relie les êtres et les crée. J’étais jeune. Perturbée par cette expérience qui venait relayer des expériences hallucinogènes de mon adolescence. Un monde parallèle vivait en moi, une non-absence, une non-séparation.

Après un second divorce et un suivi thérapeutique personnel, je me suis formée en musicothérapie. J’exercais déjà depuis de nombreuses années comme enseignante de musique dans le cadre d’une école pour enfants en difficultés. Je m’étais intéressée au bouddhisme, je pratiquais l’ayurveda comme soins personnels, la pensée de Rudolf Steiner animait la pratique de mon art au service des enfants… quelque chose en moi cherchait toujours plus l’essentiel, l’évidence et non des couches de représentations, certes passionnantes, ressourçantes, inspirantes mais je me sentais toujours contraintes par un extérieur, par des définitions.

Je me suis dirigée vers une formation pour des thérapeutes formés, l’écothérapie, que proposait Maud Séjournant. Nous devions être formés, avoir un bagage de pratiques thérapeutiques et elle nous ouvrait la voie de la guérison ancestrale, telle que le proposaient les amérindiens. Ce que je devais faire ? Utiliser ma médecine personnelle (mes compétences de musicothérapeute) et la faire exister au sein de pratiques issues de traditions chamaniques anciennes. Ce qui m’a le plus apporté, c’est la vision de cette enseignante et guide, de ne pas vouloir prendre une culture, de ne pas spolier un savoir, mais bien de créer au sein de notre propre environnement, de nouvelles cérémonies, de nouveaux rituels à portée universelle.

 

Vous proposez différentes formations, divers ateliers notamment une initiation au tambour chamanique. À qui s’adresse-t-elle ?

Il y a un effet de mode, autour du tambour chamanique, chacun veut le sien, retrouver la joie de tambouriner sans avoir appris à faire de la musique, sans recherche de résultat, de beauté esthétique. La mode montre toujours un besoin plus profond, une recherche qui prend une forme superficielle car relayée par le commerce, mais je n’oublie jamais ce que l’âme recherche, parfois sans le savoir ! Le tambour c’est notre cœur qui bat, c’est le retour à un essentiel assourdit par des musiques mécaniques et parfois aliénantes. Chanter avec un tambour, au cœur de la nature, c’est juste être : respirer, vivre. Et le tambour accompagne, manifeste, amplifie la simple résonance de qui nous  sommes : si petit dans l’immensité de l’univers, mais inter-connecté. Le tambour, lorsqu’il est joué régulièrement et intensément, peut aussi nous transporter dans un mode de conscience différent, car il coupe notre mental. Nos pensées ne restent plus accrochées au son, elles s’en distancient pour se rendre là où nous sommes invités : les portes de l’inconscient s’ouvrent. Le tambour chamanique sert donc à nous focaliser ou à nous transporter là ou notre intention veut aller. Nous jouons toujours pour quelque chose ou quelqu’un : pour nous ancrer, soutenir une vision, pour nous apporter plus de légèreté, nous couper d’une relation toxique, honorer la terre, tel animal… Le tambour porte en lui différents sons ; mon initiation porte aussi sur la connaissance du jeu de tambour pour honorer les éléments, pour se relier aux saisons. C’est ma connaissance comme musicothérapeute qui alimente une pratique spontanée plus intuitive. Les personnes apprécient ce « plus » : soit qu’elles jouent depuis longtemps avec leur tambour et souhaitent aller un pas plus loin, pour ne pas se lasser, pour réanimer la relation avec leur instrument, soit qu’elle souhaite acquérir ou confectionner un tambour et qu’elles ne savent pas à quoi s’attendre.

 

Comment se déroule une séance ?

Comme écothérapeute, mon accompagnement se déroule au minimum sur trois temps ; un partage pour définir l’intention de la personne, que cela soit par la parole, la musique ou par immersion en nature. Puis une co-création d’un temps de cérémonie, un temps précieux, extra-ordinaire, de reliance dont la personne a besoin, que nous vivons en nature. Puis un temps d’intégration, avec la création d’un talisman ou des propositions de mises dans le quotidien, du vécu du rituel. Comme écothérapeute, c’est la connexion entre l’être et sa nature, l’être et la nature, qui fonde mes pratiques.

Je propose aussi d’autres soins, particulièrement aux femmes. De plus en plus, je vais vers la transmission et je forme d’autres praticiens.

 

Découvrez la suite lundi prochain…

 

 

Valérie Motté

"AVEC NOS PENSÉES NOUS CRÉONS LE MONDE" BOUDDHA

Copyright : Valérie Motté

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