Tu as beaucoup soutenu mon association Vivre et Grandir pour les enfants malades. On te doit d’ailleurs le concert du 15 avril 1994 à Tours. Sans toi nous n’aurions jamais eu ce plateau artistique incroyable et je t’en remercie du plus profond de mon âme.
On l’a fait tous ensemble.
Aujourd’hui tu es père de famille, quel regard portes-tu sur la maladie ?
J’essaie de me détendre face à la maladie puisqu’elle m’a frappé personnellement. Ma petite sœur est partie trop jeune. C’est une angoisse que j’ai partagée avec une autre de mes sœurs. On est très angoissé pour nos enfants. C’est ce qu’il y a de plus injuste, de plus terrible pour des parents. Il n’y a pas grand-chose à dire là-dessus. En tout cas, à chaque fois, qu’il se passe quelque chose avec un enfant, ça me chamboule, que ce soit avec la maladie ou autre. Dès que je vois passer une info sur la petite Maëlys, ça me trouble. Je ne comprends pas qu’on s’attaque à des enfants. Quand je vois des enfants qui luttent contre la maladie, c’est terrible. Ou le harcèlement à l’école avec le témoignage bouleversant du petit Charlie.
Qu’a changé en toi la paternité ? Je suppose que la maternité comme la paternité transforme.
Quelque chose d’indescriptible. C’est une force incroyable d’avoir une famille derrière soi et à la fois on perd un peu de cette insouciance. On passe dans un autre monde. Ce que je dis toujours aux gens qui perdent un emploi et qui sont célibataires, ce n’est pas là par hasard, « tu vas trouver quelque chose de mieux derrière et dis-toi surtout que tu n’as pas la responsabilité d’une famille. Détends-toi tout est possible ». Quand ça vous arrive et que vous êtes père de trois enfants, ce n’est pas la même histoire. Il y a une espèce de coup de flippe, il y a des remises en questions, il y a des angoisses importantes.
Tu es de nature angoissée ?
Oui bien sûr.
Ça a peu changé, tu étais déjà comme ça quand je t’ai connu.
Je suis un peu plus détendu.
Tu disais précédemment que tu laissais passer beaucoup plus tes émotions, tu les accueillais plus…
Oui.
Es-tu à l’écoute de ton petit Nicolas ? De ton enfant intérieur ?
Je suis un grand enfant. Oui quotidiennement.
Que te dit-il ?
Il me dit que de temps en temps je pète les plombs comme je pétais les plombs quand j’avais 12, 13, 14 ans. Quand je vois un de mes enfants qui a exactement les réactions que j’avais quand j’avais son âge, ça me fait marrer. De temps en temps, j’ai ce petit Nicolas qui ressurgit. Il y a quelques jours, mon fils m’a dit : « je ne sais vraiment pas quoi faire de toi, tu es un enfant ». Il a beaucoup d’humour quoi que pas toujours mais ça me fait rire. C’est important de lâcher prise avec ses enfants et de leur montrer qu’on peut de temps en temps être un peu léger comme eux ou avoir des failles…
Et toi tu aurais des choses à dire au petit Nicolas ?
Merci. Il comprendra.
Tu as une grande sensibilité. Tu es intuitif ?
Je pense…
Tu crois aux signes, à la synchronicité ?
Ah oui.
Tu sais les décrypter, as-tu un exemple concret ?
Ça peut être dans un choix de collaborateur, dans une rencontre… C’est quotidien. Ce sont des choix dans mes journées.
Mais ils se manifestent comment ces signes ?
Il suffit qu’un matin je pense à un truc et deux heures après je croise quelqu’un qui parle de ça. Je me dis que je n’ai pas rencontré cette personne par hasard. Ça peut se transformer en déjeuner, en amitié. C’est très drôle.
Tu es médium ?
Non mais je ressens les choses.
Tu crois à la vie après la vie ?
Je ne sais pas vraiment ce qu’il y a de l’autre côté mais ça me rassure d’y croire.
Tu parlais de ta sœur qui est partie trop jeune, as-tu déjà senti sa présence ?
Oui.
Tu crois à cette possibilité que les défunts puissent communiquer ?
Oui bien sûr.
Je trouve que c’est rassurant, et puis je dis toujours que les liens de l’amour ne se brisent jamais.
C’est très drôle car elle a été présente dans ma vie très tardivement. Il y a quelques années, j’ai traversé une période un peu compliquée, elle a surgi dans ma vie à ce moment-là pour la première fois. Elle m’a relevé.
Sous quelle forme ? Dans tes rêves ? Tu la voyais ? Tu la sentais ?
Je la sentais et c’était une nouvelle petite voix dans ma vie. Ça donne beaucoup d’énergie.
C’est beau !
Découvrez la dernière partie demain…
Retrouvez les articles précédents :
https://valeriemotte.com/nicolas-pernikoff-1-5/
https://valeriemotte.com/nicolas-pernikoff-2-5/
https://valeriemotte.com/nicolas-pernikoff-3-5/
Copyright : Valérie Motté