Photo : Alexandre Lacombe

 

 

Bruno Putzulu est comédien, auteur, chanteur. En tournée actuellement, il reprend sa pièce Les Ritals mise en scène par son frère Mario Putzulu. Son deuxième album « C’était quand » est sorti le mois dernier.

 

Pour découvrir son univers :

https://brunoputzulu.fr

https://www.instagram.com/brunoputzuluofficiel/

 

Bruno Putzulu est mon invité des « Rencontres féeriques » de cette semaine. Chaque jour, découvrez une partie de son interview. Je le remercie de cet échange et de sa confiance.

 

 

Bonjour Bruno, je vous remercie d’avoir accepté mon invitation féerique. 

Bonjour à vous et merci de m’accepter dans votre univers féerique.

 

Votre actualité est riche. Vous étiez sur la scène du théâtre du Lucernaire à Paris, vous repreniez votre pièce Les Ritals mise en scène par votre frère Mario Putzulu. Et votre deuxième album « C’était quand » est sorti le mois dernier.

Les Ritals connait un succès tant à Paris qu’en province, pouvez-nous présenter cette pièce, qui est une adaptation du roman de François Cavanna ?

Les Ritals c’est une pièce que j’ai eu l’idée de jouer au décès de mon père. Le hasard  a fait que j’ai lu un extrait des Ritals. Je me suis dit que c’était un peu notre histoire. Une mère française, un père italien, arrivé en France après la seconde guerre mondiale. Ça ressemblait beaucoup au parcours des parents de Cavanna et c’est surtout un roman fabuleux sur l’enfance. C’est l’ode d’un fils pour son père qui se souvient de la tendresse de son père pour lui. Et c’est ce qui m’a touché avant tout. J’aime en général ce qui va faire un tour vers l’enfance.

 

Votre père était italien. L’histoire vous touche particulièrement. C’était important pour vous de parler de vos racines et de collaborer avec votre frère ?

Oui, il me semble que la scène de théâtre c’est le meilleur endroit pour que les vivants fassent revivre les morts. C’est le meilleur endroit pour ce rendez-vous là. Ce n’est pas triste, c’est gai de revoir les gens qu’on aime, de les ressentir. C’était important de travailler en famille, de refaire un tour du côté de l’enfance, de ressentir ma petite main dans celle de mon père. C’est exactement ce que Cavanna écrit.

 

Que représente, pour vous, la famille ?

La famille, pour moi, c’est primordial. C’est à la fois, une grande force quand on a été heureux enfant, qu’on a tous les siens autour de soi et c’est en même temps une grande faiblesse, quand peu à peu ils s’en vont parce qu’on est plus malheureux que les autres quand on a été heureux, quand on a été proche. C’est quelque chose d’assez difficile quand il en manque ou quand certains sont sur le départ. Ma famille, mes frères, mes parents, c’est toute ma vie. C’est plus important que tout.

 

C’est l’essence même…

Oui.

 

Et l’amour de la musique, du chant, c’est depuis petit ?

Oui je me rappelle d’étés où j’avais les 33 tours, je chantais en même temps que les chanteurs. À la maison, on écoutait des chansons françaises, des chansons italiennes. J’ai un grand écart d’âge avec mes frères, j’avais tous les styles de chansons à la maison et puis au conservatoire, j’aimais beaucoup la classe de chant. Après, la vie a fait que j’ai rencontré Johnny Hallyday, je lui ai écrit une chanson et puis je me suis mis à écrire des textes de chansons. Et je me suis dit : « tiens si je les interprétais moi-même. »

 

Vous avez mis 13 ans entre le 1er album et celui-ci « C’était quand ». Pourquoi ? Par manque de temps ? D’inspiration ? 

Pour moi, il faut que les choses soient une nécessité. Un texte pour une chanson – sauf si vous faites du travail à la chaîne – il faut une nécessité pour l’écrire. Je suis aussi pris avec mon métier de comédien, les textes à apprendre par cœur. Quelquefois, ça ne s’impose pas parce que je n’ai pas le temps.

 

Comment se passe ce moment d’inspiration ? Vous vous mettez dans votre bulle ? Vous écrivez dans un café ?

Souvent c’est le titre de la chanson qui vient en premier. Suite à ça, je déroule le reste.

 

Et vous transmettez ensuite votre texte au compositeur ? Vous travaillez toujours comme ça ?

Oui, c’est rarement dans l’autre sens. Ça m’est arrivé mais c’est très rare que j’écrive d’après une musique.

 

Vous parliez de Johnny, c’est un cadeau d’avoir pu lui écrire une chanson…

Là aussi c’était un hasard, c’est suite à des années d’amitié. Un jour il n’avait pas le moral, on dînait tous les deux et il m’a dit « j’aimerais bien une chanson qui ressemble à notre conversation » sans me demander d’en écrire une. Ses paroles, son visage, à ce moment-là, ont fait que je suis rentré chez moi, j’ai écrit cette chanson.

 

Le hasard, pour moi, n’existe pas. Paul Éluard écrivait «  Il n’y a pas de hasard, il n’y a que des rendez-vous. »

Soit tout est hasard soit rien n’est hasard.

 

La créativité est au cœur de votre métier. Que signifie-t-elle pour vous ? 

Oui, elle passe par une nécessité. Ça s’impose. C’est comme la soif ou la faim.

 

Vous l’exprimez dans d’autres domaines ? La cuisine ? La peinture ?

Non. J’adore la cuisine mais je ne suis pas très doué pour cuisiner. Elle peut s’imposer dans le sport.

 

Vous avez choisi la chanson de Maxime Le Forestier « La petite fugue » pour symboliser la créativité, pourquoi ?

Quand j’entends cette chanson, j’imagine une bande d’amis qui composent, qui jouent de la musique, qui peinent sur les morceaux. C’est aussi ça la créativité. Ça part d’une impulsion mais après c’est le travail qui prend le relais. Dans le sport, il y a des gens qui sont très bons de manière innée mais s’ils s’en tiennent à ce talent inné, ils ne vont pas très loin. Comme pour les comédiens. Il y a peut-être cette petite graine du départ mais si on ne l’a fait pas germer, on ne va pas très loin.

 

 

 

Découvrez la suite demain…

 

 

Valérie Motté

"AVEC NOS PENSÉES NOUS CRÉONS LE MONDE" BOUDDHA

Copyright : Valérie Motté

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