Auteure et scénariste, Christelle Béchouche, elle-même DYS et mère de trois enfants atypiques, a voulu écrire ce livre « Manuel de survie de l’adulte atypique » pour partager son expérience et son idée « qu’incarner ce que l’on est réellement, c’est aller vers une société plus inclusive » paru aux éditions Le Courrier du Livre. 

Elle est l’auteure de DYS, TDAH, EIP, le manuel de survie pour les parents (et les profs), sorti chez le même éditeur. 

 

https://www.editions-tredaniel.com/le-manuel-de-survie-de-ladulte-atypique-p-9433.html

 

Pour découvrir son univers :

http://www.agence-kamaji.com/auteurs/christelle-bechouche/

https://www.linkedin.com/in/christelle-b%C3%A9chouche-8ab89687/

 

 

Christelle Béchouche est mon invitée des « Rencontres féeriques » de cette semaine. Chaque jour, découvrez une partie de son interview. Je la remercie de cet échange et de ce partage.

 

 

Bonjour Christelle, je vous remercie d’avoir accepté de répondre à une interview atypique car féerique. Justement qu’est-ce qu’une personne atypique (enfant, adulte) ?

Une personne atypique c’est une personne qui est issue de la neuro-diversité, c’est-à-dire une personne appartenant à une catégorie de gens ayant des particularités, des dons, une sensibilité émotionnelle et intellectuelle différente par rapport à la « norme ».

 

Comment reconnaît-on cette particularité, cette sensibilité ? 

Elle est en nous depuis toujours, on le sait, on le sent, on le vit.

 

Vous-même, vous avez un parcours atypique, racontez-nous ?

Dès l’âge de 12 ans, je commençais à déranger à cause de mon « atypisme ». À l’école c’était une catastrophe et je ne me sentais pas à l’aise dans ma famille qui me considérait comme différente. J’ai été exclue du système scolaire à cause de mes troubles des apprentissages. J’avais une dysgraphie lourde non diagnostiquée mais un potentiel avéré. Vers 15 ans la rupture totale avec l’école puis avec ma cellule familiale s’est imposée. J’ai glissé progressivement vers l’exclusion sociale et je me suis retrouvée à la rue dès l’âge de 16 ans.

Vers 18 ans, l’âge où j’ai pu voyager seule « officiellement », je suis allée dans des pays plus lointains, et souvent par la route. Je vendais, par exemple, des billets de train pour le transsibérien et c’est comme cela que j’ai eu mon billet dans le train légendaire. En Inde, je travaillais pour mère Térésa à la mission, en Chine j’étais à l’université planquée dans la chambre de mon copain, au Pakistan je me suis travestie en homme pour voyager librement… Plus je voyageais, plus ma soif d’apprendre et de découvrir grandissait. Les voyages s’imposaient et les rencontres multiples me nourrissaient. C’était l’école de la vie. De ma vie.

Mais vers 20 ans, j’ai constaté que les jeunes de mon âge progressaient et terminaient leurs études alors que moi j’étais quasiment analphabète et j’avais peu appris à l’école. Comme j’étais une jeune fille passionnée d’écriture, je me suis inscrite à la mairie de Paris pour prendre des cours de français gratuits et c’est comme cela que j’ai réappris mes bases.

Puis, dès que j’ai été prête, j’ai passé un concours dans une école nationale supérieure (l’école des Gobelins). Un pari fou, puisque concrètement je sortais à peine de la cinquième. J’ai validé les étapes du concours grâce à la bienveillance du maitre de formation, Serge Rosenzweig, qui ne m’a pas jugée sur mes fautes mais sur mon imagination et mon expérience personnelle. En me sélectionnant, Serge m’a donné cette petite étincelle d’espoir que je n’ai plus jamais lâchée. Il a cru en moi et cela m’a redonné confiance.

 

C’est de là qu’est né ce besoin d’écrire cet ouvrage ?

Tout est juste finalement. J’étais auteure et maman d’enfants atypiques. Lorsque j’ai compris que mes propres enfants avaient des troubles des apprentissages et qu’ils commençaient à vivre ce que j’avais vécue moi-même à l’école, j’ai eu très peur. Vont-ils eux aussi être en marge de la société ?

Même si mes voyages ont été formidables et m’ont évité d’être « normée »,  je ne leur souhaitais pas toute cette galère. On a tous le droit d’avoir un avenir sans avoir à vivre l’exclusion. Ma première intention en écrivant ces livres était pour eux et évidemment pour les autres enfants, puis le deuxième livre pour les adultes est arrivé aussi spontanément.

 

Pour aider, éclairer, accompagner celles et ceux qui se sentent rejetés du système par ce sentiment de différence ?

Exactement, dans ces livres, j’ai voulu donner un maximum de réponses aux parents, aux enseignants, aux patrons, aux jeunes et aux adultes qui ne comprennent pas leur différence et se sentent exclus du monde professionnel, social et/ou scolaire.

On a une vraie force, des dons, une magie exceptionnelle qu’il ne faut surtout pas étouffer sous prétexte que l’on est différent. Chaque être est unique.

On a des droits, le premier étant celui d’exister tel que nous sommes. Il est tout à fait possible de contourner le système des « neuro-typiques » en mettant en place nos propres stratégies. Ce « manuel de survie » c’est le livre d’une atypique pour les atypiques ! On est différent, ok, mais pas inférieur, loin de là !

 

Combien de temps a pris l’élaboration de ce livre car il y a énormément de références ?

À peu près 4 ans. Mais l’expérience personnelle, surtout auprès de mes enfants, devenus de jeunes adultes, a été une source d’inspiration.

 

Si vous deviez choisir une chanson qui représenterait l’être atypique… Pourquoi ? 

Mesparrow – Différente.

J’aime bien le côté « trop mais pas assez, mais tellement vivante ! ».

 

 

 

 

Découvrez la suite demain…

 

 

 

Valérie Motté

"AVEC NOS PENSÉES NOUS CRÉONS LE MONDE" BOUDDHA

Copyright : Valérie Motté

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