Bonjour, pouvez-vous nous présenter votre ouvrage ?
Nous traitons dans ce livre de l’au-delà et de notre relation à lui à travers l’étude des expériences autour de la mort, expériences de mort imminente, médiumnité, transcommunication, signes, synchronicités en lien avec l’au-delà, etc., et aussi à travers les enseignements de peuples racines qui entretiennent avec l’au-delà une relation naturelle comme avec l’invisible en général. Il s’agit ensuite d’essayer de comprendre comment notre relation à l’au-delà se manifeste et évolue, notamment à travers les nouvelles technologies.
Comment est née l’idée de traiter cette thématique ?
Nous avons traité des synchronicités dans Se souvenir du futur et de la notion de rétrocausalité, c’est-à-dire l’idée que le futur influence le présent. Cette idée d’un temps déployé, d’une dimension hors du temps, reste au cœur de ce nouveau livre puisque nous faisons l’hypothèse que l’au-delà est cet « ailleurs extratemporel » depuis lequel nous pouvons recevoir des signes et des messages des défunts, d’une façon qui défie les lois du temps ordinaire.
Comment vous êtes-vous rencontrés ?
Nous nous sommes rencontrés à l’occasion d’une conférence en Belgique qui portait sur le phénomène ovni étudié en lien avec la conscience, et la façon dont ce phénomène joue avec les observateurs en induisant notamment des états modifiés de conscience.
Quel est votre parcours ? Quel a été le déclic ou l’événement qui vous a amené à vous intéresser au monde invisible, à l’au-delà… ?
JM : J’ai fait des études de sciences, un cursus universitaire en sciences de la vie pour devenir enseignant, puis un autre en journalisme scientifique. Je m’intéresse à l’au-delà depuis que j’ai lu un livre sur les expériences de mort imminente qui m’a amené à remettre en question ma vision du monde il y a 25 ans, et qui a fait écho à des expériences d’états modifiés de conscience que j’avais vécues dans l’enfance et l’adolescence. Romuald a découvert l’invisible en Amazonie péruvienne au contact de chamanes qui l’ont convaincu que pour comprendre les plantes des visions il fallait faire soi-même l’expérience.
Que signifie, pour chacun d’entre vous, la mort ?
Nous sommes aujourd’hui convaincus que le passage de la vie à la mort est un continuum d’expérience consciente, une transition vers un autre état d’être, vers une dimension dans laquelle on continue à évoluer.
Et la vie après la vie ?
Nous ne parlons pas de vie après la vie puisque c’est un oxymore, mais de poursuite de l’existence après la mort. Nous venons de cette dimension hors du temps et de l’espace, et nous y retournons, mais en fait une part de nous y séjourne constamment. C’est le paradoxe que nous essayons d’affronter dans le livre. Dans ces dimensions supérieures se trouve notre « soi », notre âme ou atman, selon les références que l’on préfère. Cet ailleurs extratemporel est stratifié, découpé en plusieurs niveaux, comme le disent de nombreuses traditions. Notre Soi est notre essence spirituelle et il est une émanation d’une conscience primordiale, unique, que les religions appellent Dieu. Cette conscience s’éprouve, se connaît elle-même, à travers les multiples expériences de ses émanations.
Et la Vie ?
Notre regard sur la vie et notre façon de vivre sont étroitement conditionnés à notre relation à la mort. « Vivre c’est apprendre à mourir », ont dit aussi bien Platon que Montaigne. Une vie pleine et épanouie consiste à se laisser traverser constamment, en conscience, par une force plus grande, qui nous dépasse complètement, mais qui est notre véritable nature. Plus nous sommes proches de cet état, et plus notre vie est juste.
Découvrez la suite lundi prochain…
Copyright : Valérie Motté