Bonjour Sylvie, qu’est-ce que la sylvothérapie ?
Bonjour, et merci de cette interview qui offre un éclairage sur cette activité !
Sylvo signifie forêt, et thérapie venant du grec ancien « therapeia », signifie « cure » ou « art de prendre soin de, soigner, traiter… ». Dans ce contexte-là, cette définition prend tout son sens lorsqu’elle se pratique en forêt.
La première mention de « cures forestières en climat sylvestre », en France, date de 1912, trouvée dans la Revue des Eaux et Forêts.
Dans les années 1930, « l’immersion en climat sylvestre » fait partie des cures de balnéothérapie. Les malades tuberculeux passaient alors un séjour dans des lieux boisés portant le nom de sanatorium.
Enfin, Georges Plaisance, en 1980, faisait figure de pionnier en publiant dans la revue « Forêt et santé » un « guide pratique de sylvothérapie ».
D’un point de vue plus moderne, la sylvothérapie est l’art de prendre conscience de la nature en étant pleinement présent à ce qui nous entoure afin de bénéficier des bienfaits procurés par les arbres.
Et non, bien que je m’appelle « sylvie », ce n’est pas moi qui ai inventé ce nom (comme on me le demande parfois !).
À quoi sert-elle ?
Dans un premier temps, son utilité est surtout de nous « reconnecter au vivant » ; s’en viennent ensuite tous les bienfaits scientifiquement prouvés désormais :
– sentiment de calme et sérénité par la baisse du taux de cortisol, d’adrénaline, et de la vasopressine (hormones produites en situation de stress qui inhibent certaines fonctions du système immunitaire)
– baisse du taux de glucose dans le sang chez les diabétiques
– augmentation de l’activité des cellules tueuses naturelles (NK Natural Killers)
– augmentation du taux d’anticorps dans le sang
– meilleure vivacité et concentration
– baisse des états dépressifs
– régulation de la pression artérielle
– augmentation de l’activité du système nerveux parasympathique
Qui peut la pratiquer ?
Tout le monde peut pratiquer un Bain de Forêt, dans la mesure où il peut se déplacer en milieu boisé, que ce soit dans une forêt naturelle, ou dans un parc aménagé en centre-ville ; cependant, on peut aussi pratiquer la sylvothérapie en amenant la forêt aux personnes qui se déplacent difficilement ou aux malades statiques. Il suffit d’organiser des ateliers sensoriels en apportant tout ce que nous pouvons ramasser en sous-bois dans les Ehpad ou dans les hôpitaux d’enfants cancéreux (lorsqu’ils veulent bien nous ouvrir leurs portes !) Le mot « thérapie » prend une fois de plus tout son sens dans ces cas de figure-là.
Est-ce qu’il y a un rituel recommandé avant de communiquer avec les arbres ?
L’arbre est un être vivant, je préconise donc de l’approcher avec respect, comme on aborderait un inconnu, en commençant par se présenter à lui, mentalement ou oralement, en lui demandant la permission de venir près de lui. Il y a plusieurs façons de procéder, je les explique mais je laisse les participants le faire à leur façon.
Comment procédez-vous ?
Pour ma part, je me positionne à distance de l’arbre choisi, et le regarde de loin, dans son ensemble, en prenant le temps de détailler ses contours, en regardant comment il s’intègre dans son environnement, s’il est en bonne santé, bien installé, ou encore gêné par la présence d’autres arbres… Ensuite, je frotte mes mains pour activer le ressenti énergétique, et en approchant petit à petit, les deux mains face à lui, je tente de ressentir le picotement dans le creux des paumes qui me fait penser que je rentre dans son champ énergétique. À ce moment-là, je me présente, et lui demande la permission de venir plus près encore… Par un mouvement de bascule avant ou arrière, je sais s’il m’attire vers lui, ou s’il me repousse pour je rencontre le « bon » arbre, sûrement situé un peu plus loin !
Découvrez la suite lundi prochain…
Copyright : Valérie Motté