Vous êtes tous les dimanches soirs à 18h à l’Alhambra, on vous découvre en tant que chanteur mais vous faites aussi de l’humour.
Oui j’essaie.
C’est très drôle.
Merci.
Pour vous que représente l’humour ?
C’est une arme et c’est une façon de vivre. Je plains les gens qui n’ont pas ça. Je pense que le véritable handicap est le manque d’humour. Ça m’aide à vivre, si je n’ai pas ça je ne peux pas vivre. Le fait de relativiser, de prendre les choses avec un peu de rigolade, d’imaginer les pires choses avec un peu d’humour, ça m’a toujours aidé.
Le regard des autres et la différence sont traités dans votre spectacle. Comment le vivez-vous au quotidien ?
Aujourd’hui très bien. Je peux avoir encore quelques coups de colère quand je vois le mépris. En France dernièrement, on vient de différer la loi qui stipulait que tous les lieux publics devaient être en conformité. Quand je constate que le délai affiché est reporté dans un délai et j’ouvre des guillemets « raisonnables de 6 à 9 ans ». Quant au raisonnable de 6 à 9 ans soit vous riez soit vous vous énervez. Je suis très en colère quand je vois des choses comme ça. En fait le handicap, ce n’est rien. On a tous des difficultés visibles ou pas. Ce qui est vraiment chiant c’est quand la ville, quand la société vous sur-handicape. Quand vous allez dans des lieux publics récents et qu’on vous dit : « on n’est pas aux normes mais on s’en fout. On paie une amende, ce n’est pas grave ». Ça peut me mettre vraiment en colère. Ce n’est pas le handicap qui pose problème, c’est le regard des autres sur cette différence.
Vous disiez que vous aviez cette âme d’enfant qui rayonne et qui est là dans votre créativité. Parfois est-ce que vous parlez à votre enfant intérieur ? Au petit Frédéric ?
Aujourd’hui, je parle à mon fils, le transfert c’est fait comme ça. Je parle à mes parents qui ne sont plus là et qui auraient aimé certainement voir certaines choses. L’Olympia en 1ère partie de Macias, mon nom sur l’affiche de ce monsieur.
Oui, en leur parlant je parle à l’enfant que j’étais et je parle beaucoup à mon petit garçon qui a dix ans.
Pour vous les bases de l’enfance sont importantes pour se construire en tant qu’adulte ?
C’est essentiel. C’est ça qui rend fort, c’est ça qui fait qu’on peut tout vivre. Quand vous avez ces bases-là, quand vous avez eu de l’amour et des gens qui vous regardent dans les yeux et qui vous disent « je t’aime et j’ai confiance en toi », il ne peut rien vous manquer après ça.
Vous êtes un peu nostalgique ?
Nostalgique non.
Mais vous aimez bien les souvenirs ?
Ils sont là, ce n’est pas que je les aime ou que je ne les aime pas.
Dans votre chanson « vendredi soir », vous parlez des soirées en famille. Les réunions familiales sont importantes pour vous ?
Ce folklore était aussi important. J’ai autant de tendresse que c’était insupportable. On connaissait la fin de la soirée avant de l’avoir commencée. Ça a le charme de la Madeleine de Proust, ça a le charme de ces éclats de voix qu’on n’entendra plus. Ça a le charme de ces remontrances qui nous ont tant agacés quand on était adolescent mais qu’on regrette de ne plus entendre aujourd’hui.
Vos souvenirs culinaires de cette période-là ?
Les boulettes forcément.
Vous êtes intuitif ?
Oui je crois.
Vous faites attention à votre intuition, à votre petite voix intérieure ?
J’essaie, je ressens assez bien les gens. La méchanceté est quelque chose que je ressens très vite et je fuis très vite. La gentillesse c’est quelque chose qui me touche et quelqu’un de gentil peut me demander ce qu’il veut.
Pour ça vous savez vous écouter. Est-ce qu’il vous arrive parfois d’avoir des doutes ou des peurs ? Comment les gérez-vous ?
Je présente la personne à mon épouse car elle a un sixième sens.
Découvrez la suite demain…
Copyright : Valérie Motté