Dans ta chanson « Partons », tu dis « Partons l’âme légère ». Pour toi, que représente l’âme ?
Je suis quelqu’un branché spiritualité depuis longtemps parce que c’est quelque chose dont j’ai besoin. Je suis quelqu’un de très stressé, de nerveux. J’ai plein de tares et de défauts. Le stress et la nervosité sont très présents chez moi. Et j’essaie depuis longtemps d’aller chercher, d’aller puiser dans des écrits un petit peu d’apaisement et de bien-être sinon je fais des petits pétages de plomb en permanence. Concernant l’âme, ça fait partie des questions que je me suis posée. Je me prends beaucoup la tête, j’ai le cerveau qui réfléchit en permanence, je me pose beaucoup de questions tout le temps d’où mon débit de paroles assez rapide. J’ai souvent croisé sur mon chemin des personnes qui m’ont dit que j’étais une vieille âme. J’ai toujours eu l’impression de porter beaucoup de choses émotionnellement d’où mon hypersensibilité. Ce qui est compliqué à gérer au quotidien. L’âme pour moi c’est quelque chose auquel je crois. Je crois qu’on a une enveloppe charnelle qui est là pour accueillir une âme qui se balade au fil du temps. Je crois beaucoup à la réincarnation. J’ai été touchée quand j’étais plus jeune par des écrits autour du bouddhisme. Je crois énormément au karma. Je pense que lorsqu’on déconne, cela a de vraies répercussions. Je pense par contre quand on a été bon, que l’on a été bienveillant, on est récompensé par la suite. C’est quelque chose auquel j’ai envie de croire. Je pense que ça peut aider dans la vie de se dire « attention prends soin de ton karma ». Après je reste agnostique, je ne suis pas athée, je crois en plein de choses. Je crois plus à un tout, à une énergie positive omniprésente autour de nous qui relie les choses. Je crois à cet infini-là relié par une grosse dose d’amour. Je n’ai jamais été convaincue par la présence d’un Dieu, je n’arrive pas à capter le concept. Je suis plus du côté de ces âmes qui voyagent. Je ne sais pas ce que j’ai été avant, si j’ai été une fleur, une biche ou… (sourires).
Mais tu la définirais comment cette âme ?
Je ne saurais pas la définir, je crois qu’on n’a pas de réponse en fait. Mais il y a quand même des réminiscences où je me dis mais comment je peux savoir ça… il y a des choses qui sont ancrées en nous, qui font partie de ça. Et j’ai envie d’y croire aussi parce qu’il y a eu des fois dans ma vie où j’ai eu l’impression de sentir la présence de mon grand-père. J’ai envie de me dire qu’il y a son âme qui traîne autour et qui n’est pas partie.
Donc tu crois à la vie après la vie ?
Oui j’espère en tout cas, après pas sous cette forme-là, c’est évident. Et puis est-ce que l’on monte au ciel ? Non je ne pense pas qu’il y ait une grosse teuf au ciel où l’on se retrouve tous même si j’adorerais retrouver Mickaël Jackson, Johnny… Je pense que les âmes se baladent.
Si on revient à la pièce de théâtre « Enooormes », est-ce que tu peux nous raconter l’histoire brièvement car je ne voudrais pas dévoiler certaines choses ?
C’est l’histoire de trois copines. C’est une amitié improbable car ce sont trois nanas qui n’ont rien à faire ensemble, absolument rien mais c’est souvent le cas dans les œuvres qu’on adore. En exemple, « Sex and the city », les quatre nanas n’ont rien à faire ensemble et elles sont super amies. C’est un peu ce principe-là qui est pris parce que c’est toujours très efficace de prendre trois tempéraments très distincts et très stéréotypés. Elles se retrouvent enceintes en même temps, ce qui est encore plus improbable et elles vont vivre cette grossesse. On y voit l’évolution de la grossesse et les petits désagréments liés à celle-ci et puis les doutes, le tout sur un ton extrêmement léger. Pour moi c’est un boulevard en chanson. C’est frais, ça ne se prend pas la tête.
Est-ce que Mia, le personnage que tu incarnes te ressemble ?
Oui, elle me ressemble vachement. C’est pour ça que ce n’est pas très compliqué pour moi de la jouer.
Elle te ressemble à quel niveau ?
Elle est célibataire, je l’imagine sur un début de la trentaine, elle se pose la question de savoir si elle veut être maman. C’est vraiment une question que je me pose depuis pas mal de temps et qui revient de manière assez régulière. Elle observe ses copines autour d’elle, en couple, construire leurs vies. Elle se dit que pour elle ce n’est pas encore arrivé. Elle a cette force de caractère qui fait qu’elle se dit qu’elle y va toute seule. Je pense avoir cette force de caractère-là. C’est vraiment un choix de vie que je pourrais faire. Je n’ai pas la vie de Mia, elle n’a pas un boulot qui lui prend énormément de temps et puis une construction de carrière qui est très énergivore mais si j’avais plus de temps j’irais carrément dans ce choix de vie-là. Si dans deux, trois, quatre ans, le papa potentiel n’est pas là, je serais très tentée par l’adoption car depuis très jeune (17, 18 ans), c’est quelque chose que je trouve très beau.
Mia est très contemporaine, elle ne réfléchit pas forcément avant de parler. Et je suis très spontanée, c’est quelque chose que l’on me reproche mais que je n’ai pas du tout envie de perdre. Ce n’est pas grave si ça ne plaît pas parce que ça ne fait de mal à personne. Si ma spontanéité faisait du mal, je ferais attention.
Elle assume ce caractère comme moi je peux l’assumer.
Elle fait du tai-chi, du yoga…
Moi je suis très yoga. Une fois de plus je suis très stressée, ça va de pair avec mon hypersensibilité, j’ai vraiment souffert de problèmes de nerfs quand j’étais adolescente. J’avais beaucoup de mal à gérer mes émotions. Aujourd’hui, dans cette vie qui est très fatigante, parce que Paris est une ville que j’aime incommensurablement mais qui est hyper stressante, ce métier que j’aime incommensurablement mais qui est lui aussi hyper stressant, les enjeux sont très compliqués, il faut toujours être au top, toujours se battre. On est dix mille sur le terrain, il y a peu d’élus, c’est une bataille permanente. On est tout le temps sollicité à plein de niveaux. Et puis j’ai fait le choix pas spécialement évident d’avoir plusieurs casquettes, je dois être au taquet sur ma carrière de comédienne, sur ma carrière de chanteuse, je fais des voix, j’écris pour d’autres gens. J’aime faire plein de choses. Si je ne prends pas un moment pour me poser pour faire du yoga, pour remettre mon corps à niveau, je l’use à force de faire plein de trucs, je ne m’en rends pas toujours compte d’ailleurs. Oui j’en ai vraiment besoin.
C’est ta façon de te ressourcer, la méditation aussi ?
C’est très dur à Paris, on ne va pas se mentir. Quand je pars en voyage, j’arrive à déconnecter mais quand je suis dans mon appartement à Paris avec les bruits des voitures, le wifi qui me passe à travers tout le corps, je le ressens, je ressens ce stress et les ondes.
Et tu ne parviens pas à te mettre dans une bulle ?
J’ai beaucoup de mal à Paris, j’y arrive en fin de yoga car on a toujours ce moment où l’on se pose mais ça dure cinq minutes. À Paris, je n’y arrive pas, j’adorerais mais j’essaie.
Mia utilise les médecines douces pour prendre soin d’elle, est-ce que toi aussi ?
Oui, je suis très sensible à l’acupuncture. Il y a vraiment des points qui me font mal mais ça fonctionne très bien sur moi. Il faudrait que je fasse de l’auto-hypnose parce que je dors peu, je n’arrive pas à mettre sur off.
Découvrez la suite demain…
Copyright : Valérie Motté