MENU

   Affiche "en chanteur"  Photo de scène Frédéric Zeitoun

 

Frédéric Zeitoun se définit comme un voyageur, écriveur, doux rêveur, total glandeur et matinal chroniqueur.
J’ajouterai que c’est un artiste empreint de bonne humeur. Sa simplicité, sa joie de vivre et son humour se vérifient tous les dimanches soirs à 18h sur la scène de l’Alhambra à Paris où il partage avec le public son nouveau spectacle « En chanteur ». Un moment drôle, festif mais aussi émouvant grâce à des textes enchanteurs.

 

Découvrez un extrait du spectacle :
https://www.youtube.com/watch?v=AiDOYeKoGQg

 

Infos et réservations :
http://www.alhambra-paris.com/frederic-zeitoun-lo2184.html

 

Je l’ai rencontré à l’hôtel Renaissance Paris Arc de Triomphe. Il est mon invité des « Rencontres féeriques », chaque jour de cette semaine vous découvrirez une partie de notre entretien.

 
 
 
Je suis ravie de vous recevoir, j’ai découvert l’artiste. Je connaissais le chroniqueur mais je ne savais pas que vous écriviez des chansons pour les autres mais aussi pour vous et surtout que vous étiez chanteur.

C’est vraiment nouveau. Ça fait trente ans que j’écris pour les autres, j’ai toujours fait ça. J’ai écrit pour plein de gens avant même de faire de la télé. La télé est un heureux accident. J’ai travaillé avec Jacques Martin en tant qu’auteur et puis j’étais à l’antenne parce que je chantais mes petites parodies. J’ai écrit pour toute l’équipe de Jacques Martin pendant quatre ans. Avant ça, j’ai écrit pour Enrico Macias, Michèle Torr, Carlos. Et un jour, j’ai fait un livre par curiosité sur l’histoire des chansons. Comment naissent les grands succès ? C’est vraiment parti au départ d’une conversation avec Eddy Marnay qui était auteur aujourd’hui malheureusement disparu. C’était vraiment un ami. Je l’ai interrogé sur plein de choses. « Celle-là tu l’as écrite comment ? » Je consignais ça dans un petit cahier. Un directeur de collection en a parlé à Michel Lafon qui a dit qu’il y avait une vraie idée de bouquin. Il m’a appelé et on a fait « Toutes les chansons ont une histoire ». C’est l’un des premiers livres récents où l’on raconte l’histoire des chansons. Ce livre est arrivé sur le bureau de William Leymergie et il m’a appelé en me proposant de rejoindre son équipe pour l’été. Jacques Martin venait d’avoir son gros pépin de santé. L’émission « Ainsi font font font » s’arrêtait et donc en juillet 98 je suis rentré chez William Leymergie pour au départ raconter l’histoire des tubes de l’été. Je n’avais jamais fait de journalisme, je ne savais pas ce que c’était, je n’avais aucune idée d’un chapo, d’un angle… Je ne savais rien du tout. J’étais avocat de formation, juriste de formation. Comme j’avais mal tourné (rires), j’étais dans la pub où j’écrivais des slogans pour Europe 1. J’essayais de placer mes titres de chansons mais ça ne me nourrissait pas à l’époque. Mes quatre ans chez Jacques Martin ont été très formateurs, très amusants et voilà comment je suis arrivé à la télévision le matin chez William Leymergie.

 
 
L’envie d’écrie a démarré vers l’adolescence ?

Avant même, vers dix, onze ans. Je crois que l’écriture était vraiment une question de survie. On ne va pas faire pleurer dans les chaumières, il n’y a rien de grave, j’avais quelques petits soucis enfant et adolescent. Mais je pense qu’il y a des choses qui aident à vivre et écouter des chansons en fait partie. Il y a des gens qui vont s’identifier à des joueurs de football ou à des boxeurs en se disant un jour je serais l’un d’entre eux. Pour moi, c’était vraiment la chanson et plus exactement Frédéric François. Je ne sais pas pourquoi gamin , j’avais cinq ou six ans, je me disais que ce type qui sortait d’une famille nombreuse d’origine modeste sicilienne, qui avait réussi et qui faisait vivre toute sa famille, me parlait. Ça faisait écho en moi.
 
 
C’était un modèle ?

Oui et le modèle est tel que ça fait vingt ans que j’écris beaucoup de ses chansons. C’est très marrant, la boucle est bouclée.

 

 

Du coup comment l’avez-vous rencontré ?

Un soir au restaurant avec Laurent Gerra à la Maison de l’Alsace. On sortait de l’émission « Tapis rouge » avec Michel Drucker ; j’avais co-écrit avec Laurent la parodie de Notre-Dame-de Paris et du coup il m’amenait sur tous les plateaux. C’est toute la générosité de Laurent Gerra. Il faut que le soleil brille pour tout le monde. Et ce soir-là, il y avait Frédéric François à table qui sortait de l’Olympia. Tout a commencé par une blague de Laurent Gerra qui lui dit : « Monsieur et madame ont un fils qui joue à l’Olympia, j’y vais pas. Ils ont deux fils qui jouent à l’Olympia, j’y vais pas. Ils s’appellent comment ? Frédéric François. » Frédéric était mort de rire, il est venu nous retrouver à table, on a pris le café ensemble et à un moment il m’a dit :  « Tu écris autre chose que des bêtises pour lui ?  Oui, je connais très bien vos chansons et vous n’imaginez pas à quel point. » Environ un mois après, il est venu faire l’émission de Sophie Davant où j’étais chroniqueur et ce jour-là, j’ai raconté en direct que je devais ma première pelle à Frédéric François, j’avais huit ans, j’étais en colonie de vacances et je chantais toutes les chansons de Frédéric François. J’étais tombé sur une grande de quatorze ans qui m’avait collé contre le mur et je vous assure je n’ai pas compris ce qui m’était arrivé. Il éclate de rire et en sortant il me propose d’écrire pour lui. On a fait un essai et depuis ça fait le 5ème ou 6ème album que l’on fait ensemble.

 
 

C’est la magie de la vie…

C’est la magie de la vie avec lui, avec Enrico Macias. J’avais l’impression qu’Enrico Macias était un tonton de la famille, un oncle lointain que l’on ne connaissait pas, on en parlait souvent sans jamais l’avoir vu. Ça faisait vraiment partie de la bande originale de notre vie. Et puis à treize ans mon papa a eu des places par son comité d’entreprise – il bossait à l’usine – pour assister à son spectacle. Nous y sommes allés tous les deux. C’est l’une des premières personnes que j’ai vues à l’Olympia et quelques années après j’ai commencé à écrire pour lui.

C’est cette magie des rencontres qui me pousse dans la vie. En ce qui me concerne, je ne vis que pour vivre mes rêves de gosse. Et pour l’instant je les vis bien.

 
 
 
Vous parliez de l’écriture… que c’était presque vital, thérapeutique ?
Thérapeutique peut-être pas, je n’en avais pas conscience à l’époque. Mais en tout cas je me disais que ce qui me faisait souffrir, il valait mieux que je l’écrive. Et puis en adolescent complexé c’était un bon moyen d’attirer l’attention sur moi. Dans les fêtes de fin d’année, quand je prenais une guitare et que je chantais des chansons même maladroites, même très mal écrites, ça permettait d’attirer un petit peu l’attention sur moi. Au départ, on écrit juste pour se faire remarquer.

 

 

Justement au niveau de l’écriture, est-ce qu’il y a une différence quand vous écrivez pour l’autre ou pour vous ?

Non. Dans un cas, je pense à faire un cadeau à quelqu’un et dans l’autre, je pense à me faire un cadeau. Dans tous les cas, vous ne pouvez pas écrire quelque chose pour quelqu’un d’autre si vous n’avez pas un ressenti personnel, moi je ne peux pas. Il faut que ça me parle. Après je me dis cette idée-là, cette robe-là, elle sera dix fois mieux portée par telle artiste ou ce costume-là par tel interprète que par moi et du coup après, j’essaie de faire le col qui va bien et la manche à la bonne longueur.
 
 

Découvrez la suite demain…
 
 

Valérie Motté

"AVEC NOS PENSÉES NOUS CRÉONS LE MONDE" BOUDDHA

Copyright : Valérie Motté

RSS
Facebook
Twitter
LinkedIn
Instagram