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      Affiche "En chanteur"   Photo Frédéric Zeitoun

 

Frédéric Zeitoun se définit comme un voyageur, écriveur, doux rêveur, total glandeur et matinal chroniqueur.
J’ajouterai que c’est un artiste empreint de bonne humeur. Sa simplicité, sa joie de vivre et son humour se vérifient tous les dimanches soirs à 18h sur la scène de l’Alhambra à Paris où il partage avec le public son nouveau spectacle « En chanteur ». Un moment drôle, festif mais aussi émouvant grâce à des textes enchanteurs.

 

Découvrez un extrait du spectacle :
https://www.youtube.com/watch?v=AiDOYeKoGQg

 

Infos et réservations :
http://www.alhambra-paris.com/frederic-zeitoun-lo2184.html

 

Je l’ai rencontré à l’hôtel Renaissance Paris Arc de Triomphe. Il est mon invité des « Rencontres féeriques », chaque jour de cette semaine vous découvrirez une partie de notre entretien.

 
 
Un thème, très cher aux artistes, est présent dans votre spectacle, c’est l’amour. Il y a plusieurs chansons qui traitent du sujet. Ça représente quoi pour vous dans votre vie d’homme ?

Je vais dire de grosses banalités. C’est essentiel mais pas simple. Dans l’amour, il y a le sentiment, il y a l’amour qu’on peut vivre sur une longue durée, c’est celui dont je parle dans « Vie peu commune ».
 
 
Si c’est votre réalité, j’aimerais bien connaître la recette…

On dit avec des hauts et des bas mais il y a une expression québécoise qui dit « vingt ans avec des hauts et des pauses ». Les hauts et les pauses, c’est tellement ça. En vingt-cinq ans il y a forcément eu des pauses. Mais il y a un sentiment amoureux tel qui est tellement fort, qui est tellement là, que 25 ans après, on est devenu un couple tumultueux mais toujours là.

 

 

La recette pour vous d’une vie réussie à deux ? Est-ce une certaine liberté ?

Oui forcément, une communication de tous les instants mais une grande indépendance. Je n’aurais jamais pu vivre avec une nana jalouse, possessive, les couples fusionnels je ne peux pas. J’ai besoin d’avoir ma vie comme je respecte la vie de l’autre. Ce n’est pas du tout à sens unique. Il y a des couples fusionnels qui s’en sortent très bien moi je n’aurais pas pu. J’avais besoin de grandir et après il faut que les chemins correspondent mais on arrive à les faire correspondre.

 

 

Et vous quel genre d’amoureux êtes-vous ? Pudique, démonstratif ?

Assez démonstratif mais certainement pas étouffant, je fais attention parce que je pourrais l’être. Encore une fois il ne faut pas faire aux autres, ce qu’on n’aimerait pas qu’ils nous fassent. Il faut laisser l’autre vivre. Si ma femme était là elle vous dirait ce n’est pas vrai du tout (rires). On essaie, je ne pense pas qu’on aime quelqu’un pour soi. On aime quelqu’un pour qui il est, pour l’autre donc si l’autre a besoin de partir trois mois à l’étranger, il faut l’entendre. Souvent les gens qui aiment mal, ils aiment pour eux. Ils ne veulent pas que l’autre sorte parce que ce n’est pas son bonheur. Ce n’est pas le bonheur de l’autre qu’on cherche dans ces cas là, c’est son propre bonheur et son petit confort. Je crois qu’on n’a jamais eu ça ni l’un ni l’autre.

 

 

Souvent on se rend compte que ce sont des blessures d’enfance qui font surface, la peur du rejet, de l’abandon…

Oui mais il y a des psys pour ça. Il y a un moment on n’a pas à faire payer à l’autre ce qu’on n’a pas eu ou ce qu’on n’a pas été. C’est une règle de base sinon vous allez empoisonner la vie de tout le monde. Je suis désolé, on est au 21ème siècle, on est dans une société où l’on a fait des études, on a une certaine aisance de vie, aujourd’hui on peut se faire aider. Vous n’avez pas à massacrer l’autre parce qu’on vous a massacré…

 

 

Revenons à l’instant présent, aux choses qui vous font vibrer. Si vous aviez une recette du bonheur, ce serait laquelle ? Si vous avez des conseils, des pistes…

Je me garderais bien de donner des conseils, on ne peut pas donner des conseils…
 
 
Que représente le bonheur pour vous ?

Un profond sentiment de plénitude, un profond sentiment de satisfaction. L’impression d’avoir été au bout de quelque chose ; le bonheur pour moi c’est poursuivre mes rêves. Maintenant je les aborde plus en tant que réalité et de moins en moins en tant que rêves. Pendant longtemps ces rêves étaient presque inaccessibles, aujourd’hui, je vois qu’ils peuvent être accessibles alors j’essaie de faire un peu de musculature pour pouvoir mettre le costume qui va avec.
 
 
Est-ce que ça veut dire aussi qu’il faut oser sortir de sa zone de confort pour réaliser ses rêves ?

Il faut oser sortir de sa zone de confort, il faut oser effacer tout ce qu’on vous a dit c’est-à-dire que si vous écoutez les autres, si vous écoutez la raison, vous ne faites plus rien. Dans mon cas par exemple, je ne dois jamais faire de télévision et je ne dois jamais être sur scène. Je dois être expert-comptable ou pharmacien c’est d’ailleurs ce à quoi tous les profs me destinaient. « Il va faire avocat non car il y a beaucoup de marches au palais de justice, magistrat comme ça, il sera toujours dans un bureau ou expert-comptable. » Mais que Dieu m’en préserve, c’était tout ce que je détestais. Je pense qu’il faut juste écouter ce qu’on a envie de faire réellement au plus profond de soi. Si vous commencez à croire le miroir que vous renvoie les autres, l’image que vous renvoie les autres, vous êtes mort. Je le pense vraiment pour tout le monde. Il faut faire ce qu’on a envie de faire.

 

 

Écouter son âme ?

Sa vérité si on en a une.

 

 

Comment arrivez-vous à vivre tous ces changements que l’on traverse, ces turbulences, ce marasme ambiant, ces attentats, toutes ces guerres… ?

C’est atroce, je le vis comme tout le monde. On est confronté à une violence quotidienne qui ne peut pas nous laisser indifférent. Heureusement qu’il y a l’écriture une fois de plus. Dans le spectacle il y a une chanson qui s’appelle « la vie continue » que je joue très maladroitement au piano mais j’assume de la jouer maladroitement. On a pris un piano d’enfant pour dire que j’avais un niveau d’enfant mais je tenais à la faire cette chanson. L’écriture c’est mon remède, c’est une façon de vivre.
 
 
Découvrez la dernière partie demain…
 
 

Valérie Motté

"AVEC NOS PENSÉES NOUS CRÉONS LE MONDE" BOUDDHA

Copyright : Valérie Motté

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