Crédit photos © Die Frau 
 
 

« Les Stentors chantent Noël » est le dernier album de ces quatre virtuoses. Les Stentors sillonnent la France pour interpréter les plus beaux chants de Noël dans des églises et des cathédrales. Ils offrent au public un spectacle empreint de féerie et de magie.

Retrouvez-les :

07/12 : PARIS / Eglise de la Madeleine

14/12 : SAINT GERMAIN EN LAYE / Eglise de Saint Germain

15/12 : EPINAL / Eglise Notre-Dame

19/12 : LA GARDE / Eglise de la Nativité

20/12 : AIX EN PROVENCE / Cathédrale St Sauveur

 

Découvrez des extraits : https://www.youtube.com/watch?v=Y-vdis9YCQk&feature=youtu.be

 

 

Dans le cadre des « Rencontres féeriques », j’ai rencontré Mowgli Laps et Mathieu Sempere. Ils sont mes invités de la semaine. Chaque jour vous découvrirez une partie de leur interview. Je les remercie de leur bonne humeur et de leur simplicité. Ils ne s’attendaient pas à un entretien coloré à la poussière de fée mais ils ont répondu avec beaucoup d’humour et de sincérité.

 
 
Vous venez de sortir un album des chants de Noël et vous les interprétez dans les différentes églises et cathédrales de France, la tournée a commencé fin novembre.

Mowgli : oui depuis le 28 novembre.

Mathieu : l’album est sorti le 25, comme pour chaque album, on essaie de réaliser une tournée. Rencontrer notre public est important pour nous et nous procure du plaisir. Nous sommes des chanteurs de scène, ce que nous aimons ce sont les concerts avant tout. C’est notre cinquième album à quatre, le concept est Noël, comme nous ne pouvons pas faire quinze villes le jour de Noël, nous avons commencé la tournée fin novembre.

Mowgli : sinon il faut être avec le Père Noël, avoir des moyens, sa logistique…

Mathieu : on n’a pas les rênes encore. On a commencé le 28 à Belfort et puis on va à Sens, à Dijon, à Aix-en-Provence, le 7 décembre on sera à la Madeleine à Paris et le 14 décembre à St Germain-en-Laye. Ces deux représentations parisiennes sont avec choristes, il y aura une centaine de chœurs dont un chœur d’enfants.
 

Ça va être magnifique…

Que représente Noël pour vous ?

Mathieu : il est de Guadeloupe donc il a un Noël différent du mien.

Mowgli : ma mère a tout fait pour qu’on ait le côté féerique jusqu’au plus tard possible. J’ai cru au Père Noël jusqu’à 8, 9 ans, en fait jusqu’à la semaine dernière. J’ai une vision très féerique de Noël.  Je peux comparer ça au chant lyrique. À l’opéra quand on va chanter, on est dans la musique, dans un univers défini avec son décor et bien c’est un peu pareil avec Noël. Il y a plein de chants de Noël magnifiques, les décorations avec le sapin, les guirlandes et du coup je trouve que ça crée une espèce d’évasion dans un autre univers féerique. C’est ce que j’adore. Et toi ?

Mathieu : Noël est un moment assez unique, je trouve que c’est une période  où les énergies s’apaisent un petit peu. Quelques soient nos croyances religieuses, on se retrouve à Noël en famille avec une énergie positive, c’est la fin de l’année, c’est l’hiver ici en métropole, on a la neige ou presque, on a le froid et donc c’est un moment  d’apaisement avec les vacances. On peut se retrouver pour revoir la famille, les cousins, les frères et sœurs, les parents. On peut penser aux parents qui sont déjà partis, aux grands-parents et on se retrouve souvent autour d’un repas. Après plus une messe de minuit si la religion  adhère bien. En tout cas, cette fête qu’elle soit religieuse ou païenne  réunit les hommes et donc les âmes. C’est un moment assez unique. On n’est pas dans la course parisienne, on n’est pas à 200 à l’heure. On peut au moins pendant quelques jours – même si nous en tant que chanteurs on a souvent des concerts – prendre le temps du réveillon soit de Noël soit du jour de l’An. C’est souvent Noël en famille pour pouvoir vraiment se poser et donner de l’attention aux personnes avec qui on est.
 
 
Et votre meilleur souvenir de Noël si vous en avez un ?

Mowgli : ce n’est pas évident parce que j’en ai beaucoup. En Guadeloupe on a gardé cette tradition, qu’il y avait en France pendant longtemps, de chanter Noël pendant tout le mois de décembre. On se réunit, il y a des enfants, des adultes, des personnes âgées, tout le monde vient et on chante des vieux cantiques traditionnels français mais qui, avec leur passage aux Antilles, sont devenus un peu épicés, très rythmés. C’est vraiment super sympa parce que tout le monde se rassemble, c’est très joyeux, très festif, c’est même dansant. On en avait fait un chez moi qui était magique.

Mathieu : J’ai plusieurs souvenirs mais c’est avant tout la famille. Et si je ferme les yeux, Noël c’est le coin du feu, c’est les parents et les grands-parents à table et les enfants qui jouent à côté, je me situe dans le quartier des enfants, je suis encore en train de déballer mes jouets, de jouer avec les cousins à un jeu de société au chaud sur un tapis. Aujourd’hui j’ai peut-être passé l’âge d’être un enfant mais l’âme est restée et je vais m’asseoir à la table des adultes.
 

Justement en parlant d’enfance, est-ce que vous cultivez votre âme d’enfant et est-ce que vous parlez à votre enfant intérieur ?

Mathieu : il s’appelle Mowgli mon enfant intérieur (rires)

Mowgli : je suis l’enfant du groupe.

Mathieu : il joue encore aux jeux vidéo. On a tous une part d’enfance en soi qu’on accepte ou qu’on n’accepte pas forcément. Il faudrait l’accepter, on serait plus tranquille.

Mowgli : oui je pense que si on fait ce métier, à mon avis, c’est qu’on a gardé une âme d’enfant. Avoir envie d’entrer dans ces univers, d’entrer dans la musique, dans chaque œuvre, qui est différente et de s’imaginer un héros romantique dans les opéras ou même d’interpréter le diable… il faut être un peu enfantin et s’amuser de ça et c’est ce qui crée une inspiration artistique vraiment très bonne et infinie même avec ce jeu enfantin dedans. Oui j’essaie de la garder.
 

Vous aussi ?

Mathieu : un minimum bien sûr. La vie nous ramène à la réalité, elle nous met quelques claques mais en tout cas quand on voit un sapin s’illuminer comme Place Vendôme où nous avons chanté pour l’inauguration des lumières, forcément les scintillements nous renvoient à notre âme d’enfant et ça la réveille. On est quatre sur scène, on s’amuse, on joue encore comme des enfants, on chante comme des enfants avec des voix d’adultes mais chanter c’est avant tout les enfants qui chantent.
 

Mais c’est vous le plus gamin ?  

Mowgli : oui.

Mathieu : oui c’est lui le plus joueur.

Mowgli : je suis très joueur, j’adore. Si je ne m’amuse pas ou je ne joue pas sur scène… c’est vraiment de là que je tire mon artistique et ce côté fun, ce coup de folie amène quelques fois des trucs super bien d’autres fois ça ne marche pas. J’ai beaucoup bossé au Théâtre du Châtelet  où j’ai vu des très grands solistes dans le domaine de la comédie musicale et c’était hyper intéressant car c’est ce que j’ai vraiment vu chez eux. Chaque soir était différent. Ils s’amusaient toujours à réinventer et ils s’amusaient de cette réinvention, c’était ça qui leur créait l’envie d’aller sur scène et on sentait que c’était infini. C’était génial.
 

Si on revient à l’âme, que représente-t-elle pour vous ?

Mathieu : 23 grammes.

Mowgli : c’est le poids de l’âme ? Sérieux ?

Mathieu : tu pèses un homme avant qu’il meurt et après qu’il meurt, il y a 23 grammes de différence.

Mowgli : c’est sérieux ? Je ne connaissais pas cette histoire…

Mathieu : on me croit ou ne me croit pas…

Mowgli : je pense que c’est le moteur.

Mathieu : c’est ce qui fait vibrer le violon. Dans tout violon, il y a une âme qui lie les deux plateaux, le couvercle et le dessous, pour que la vibration passe d’un coté à l’autre. Il faut une pièce de bois très spéciale qui conduit la vibration. En tant que chanteurs, notre âme c’est peut-être le lien avec notre public, c’est ce qui fait que notre voix vibre et qu’on arrive à la faire aller jusqu’à une oreille attentive si elle le souhaite.

 

Découvrez la suite demain…