Crédit photo : Svend Andersen
On va revenir à un thème qui est très cher à mes petites fées, l’Amour. Dans ton spectacle, c’est quasiment le fil conducteur, tu en parles tout le temps.
Effectivement et je n’en parle pas forcément de façon très pure et très élégante.
Ce sont des tranches de vie amoureuse. Que représente l’amour pour toi ?
C’est marrant parce que quand je parle de l’amour, je pense plus à l’Amour universel qu’à l’amour amoureux.
C’est celui-ci normalement, le pur, l’inconditionnel ?
L’amour c’est autant le fait d’avoir envie d’en donner qu’en recevoir. On a besoin d’amour et on a besoin de donner de l’amour aux gens qu’on aime, à notre famille et en même temps à nos amis et d’en diffuser. On a besoin d’être Amour.
Pour moi c’est ça l’amour aussi c’est de ne pas peiner et de ne pas freiner ton entourage, tes proches. L’amour c’est les laisser libre et de ne leur envoyer que de la belle énergie.
Je pense qu’il y a une grande symbolique sur l’amour dans ce spectacle, c’est surtout l’amour entre un père et sa fille. Et après l’amour amoureux est abordé de façon très légère, c’est l’amour trahison, l’amour passion, l’amour too much, l’amour Santa Barbara, je trouve ça très marrant car ça fait relativiser aussi, car l’Amour plus grand il est là, il faut le savourer. Il faut vivre avec cet Amour inconditionnel car c’est lui qui sauve de tout.
Et toi quelle amoureuse es-tu dans ta vie de femme ?
Je pense que je suis une amoureuse sympa. Rires
Je suis une amoureuse cool, je n’attends rien de l’amoureux avec qui je suis sauf qu’il soit lui, qu’il s’aime, qu’il m’aime et qu’on s’aime, qu’on invente ensemble un amour. Je n’attends rien et du coup je reçois énormément. Je suis une amoureuse tranquille, je ne suis ni jalouse ni possessive ni hystérique. Je l’ai été quand j’étais plus jeune avec un autre amoureux mais c’était parce que je n’étais pas bien dans mes baskets et que je me cherchais, j’avais peur parce que je ne m’aimais pas moi déjà. Je pense qu’on ne peut échanger un amour quand soi-même on arrive à s’aimer et à s’aimer à travers les yeux de l’autre et puis à se faire confiance. J’aime l’amour beau, j’ai envie que mon chéri soit un joli chéri. Je ne l’ai pas choisi sur un catalogue mais je suis une esthète quand même, c’est important pour moi que mon amoureux soit un bel amoureux parce que j’ai envie de me sentir jolie dans son regard. J’ai quand même une relation amoureuse qui dure depuis 14 ans maintenant et c’est ce qui fait que c’est aussi chouette que quand c’était au début. Je ne veux pas d’un amour qui disparaît avec le temps qui passe. Je n’ai jamais eu envie de me marier, une robe de mariée avec un bouquet de fleurs qui vole au ciel et dire « je t’aime » devant tout le monde mais ça ne me plairait pas du tout du tout. Et ça tombe bien parce que ce n’est pas son truc à lui non plus.
On dit qu’une des plus belles preuves d’amour dans un couple c’est l’enfant, est-ce que ta maternité a changé ta vision du monde ?
Oui en quelque sorte parce qu’avant d’être maman, je ne me faisais pas une super idée de la maternité. Pour moi déjà, je ne sais pas pourquoi ce sont peut-être des mémoires anciennes, des croyances, pourtant je n’ai pas entendu ce discours-là autour de moi mais être enceinte ça allait être quelque chose de galère, le fait d’accoucher ça allait être de la souffrance, le fait d’avoir un enfant ça représentait un trait sur beaucoup de choses que je m’étais fixée et que j’avais envie de faire. Pourquoi je me suis mise ces idées dans la tête ? Alors que le jour où j’ai appris que j’étais certaine d’être enceinte, tout ça a foutu le camp, ça a disparu. C’est-à-dire tout est devenu plus simple. J’ai mis tout en œuvre pour avancer et me réconcilier avec cette idée d’être maman et donc j’ai dû déployer une énergie et une organisation de vie qui a fait que je n’ai jamais autant travaillé, voyagé autant fait de projets que depuis que je suis maman. C’est quand même un comble et pour autant je profite de ma vie de mère c’est-à-dire que j’élève mon enfant, je passe beaucoup de temps avec elle. Ma fille fait partie des enfants de notre quartier la moins gardée par des nounous pourtant je ne suis pas fonctionnaire. On est deux aussi à s’organiser mais c’est chouette et tant mieux. C’est une chance mais en fait tout est possible.
On traverse actuellement de grosses turbulences. Comment parviens-tu à te protéger de toutes ces énergies qui ne sont pas faciles à vivre ?
Ça me demande des efforts de m’en protéger tout simplement parce que justement depuis que je suis une maman je suis encore plus une éponge. Tous ces événements qui se passent à travers le monde me touchent parce que je ramène souvent ça au statut d’enfant encore une fois. Il y a des enfants qui naissent et qui grandissent dans des conditions tellement déplorables et difficiles dans beaucoup de pays du monde mais aussi là à cinquante mètres de nous, j’ai du mal à m’en préserver mais j’essaie de me rassurer en me disant qu’il y a quand même du bon, il y a quand même des gens qui ont envie que les choses bougent dans le bon sens et il n’y a pas de raison qu’au final on n’y arrive pas. Il faut se faire confiance et avoir confiance en l’avenir.
Découvrez demain la dernière partie de cet entretien féerique…
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