Florence Millot est psychologue et psychopédagogue pour enfants, spécialisée dans la gestion des émotions et dans la communication bienveillante en famille, avec une approche TCC (Tête-Cœur-Corps) de l’éducation. Très engagée dans la transmission, elle dirige un pôle de formation continue pour les professionnels de la petite enfance et propose des conférenceset des ateliers dans toute la France. Elle est l’auteure de plusieurs livres et coffrets. Son dernier ouvrage, Communiquer de façon non violente avec les enfants, illustré par Marianne Barcilon vient de paraître aux éditions Le Courrier du Livre.

https://www.editions-tredaniel.com/communiquer-de-facon-non-violente-avec-les-enfants-p-9677.html

 

Pour découvrir son univers :

http://www.psychologuepourenfant.fr

 

 

Les Rencontres lumineuses de février sont consacrées à l’ouvrage « Communiquer de façon non violente avec les enfants ». Je remercie Florence Millot d’avoir accepté mon invitation et pour cet échange. Chaque lundi, vous découvrirez une partie de son entretien.

 

 

 

Comment bien accompagner les enfants à écouter leurs besoins ?

 En fonction de l’âge des enfants, on peut commencer par leur apprendre une liste de cinq besoins les plus simples et les plus accessibles. Par exemple, j’ai besoin d’être tranquille et seul, j’ai besoin de jouer, j’ai besoin de temps, j’ai besoin de câlins, j’ai besoin que tu me crois. Et ensuite, quand ils sont énervés, de les aider à repérer leurs besoins cachés. Par exemple, en leur disant: “ j’ai bien compris que tu étais en colère, j’ai bien compris que c’était très difficile pour toi et que c’est peut-être pour cela que tu me cries dessus. Je me rends compte aujourd’hui que je n’ai peut-être pas pris la mesure de tout ce que tu pouvais ressentir. Peut-être qu’en fait, tu es en train de me dire que tu as besoin de passer plus de moment de qualité avec moi est-ce que je me trompe ? Tu en penses quoi ?…. » 

 

Comment leur mettre des limites, de façon à ce qu’ils se respectent et respectent leur entourage ? 

Pour mettre une limite à l’enfant,  il faut toujours respecter le cadre ou la règle donnés en amont. Chacun met la limite où il veut en fonction de son éducation et de ses valeurs, simplement l’important est de pouvoir s’y tenir si nous voulons que l’enfant la respecte. Il faut pouvoir aussi être un modèle pour l’enfant. Bien sûr, pas à chaque fois, car le quotidien nous rattrape mais au moins tendre vers.  Par exemple, si on demande à l’enfant de ne pas nous couper la parole quand on parle avec son conjoint, il faut pouvoir faire de même et le laisser finir ses phrases quand nous l’écoutons sur des choses plus intimes, par exemple en lui donnant tout l’espace pour essayer de comprendre ce qui se passe en lui, en posant des questions sans donner des conseils et lui montrer à quel point une écoute sincère est précieuse. Parce qu’on a donné cela à l’enfant, on est aussi capable de lui dire «  J’ai besoin de parler avec Papa c’est très important, j’ai besoin de toute mon attention, alors je te propose de revenir vers toi un peu plus tard pour jouer ou pour me raconter ce qui est important pour toi et je t’écouterai de la même manière avec autant d’attention. À tout à l’heure mon chéri ».

 

La relation frère/sœur est riche mais amène souvent de la jalousie surtout chez les petits. Est-ce qu’il y a des outils pour les aider à vivre pleinement cette relation ? 

La jalousie est toujours présente dans la fratrie et c’est tout à fait normal. En revanche on peut aider les enfants à exprimer ce qu’ils ressentent. Justement pour éviter les jalousies c’est important de donner la part aux deux enfants. Par exemple si les enfants se disputent pour venir dans la chambre, pour dire : «  Stop. Je sens que le ton monte, je vous entends depuis la cuisine et je n’ai pas envie que vous en veniez aux mains car dans cette maison vous le savez, je ne veux pas de violence. En revanche, je vois que c’est compliqué. Léo est-ce que tu peux m’expliquer ce que tu avais envie de dire à ta petite sœur ? Lou, est-ce que tu peux m’expliquer ce que tu avais envie de dire à ton grand frère ? Je comprends que si tu penses cela de Léo ce soit compliqué et que ça soit agaçant, je comprends Lou que si tu penses cela de ton frère ce soit difficile de garder ton calme. Maintenant que c’est dit, quelles solutions peut-on trouver ? Est-ce que vous seriez d’accord pour partager le jeu, pour vous le prêter plus tard, c’est à vous de me dire. »

 

 

Découvrez la dernière partie lundi prochain… 

 

Retrouvez les articles précédents :

https://valeriemotte.com/communiquer-de-facon-non-violente-avec-les-enfants-florence-millot-1-4/

https://valeriemotte.com/communiquer-de-facon-non-violente-enfants-florence-millot-2-4/

 

 

 

Valérie Motté

"AVEC NOS PENSÉES NOUS CRÉONS LE MONDE" BOUDDHA

Copyright : Valérie Motté

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