Qu’est-ce que la communication non violente ?
C’est un mode de communication qui propose de se connecter à soi, à ses émotions, à tout ce qui se passe en nous pour être clair face aux autres sans toujours avoir un ton accusateur. En un mot, la CNV , c’est faire le tri en soi pour mieux se relier à l’autre avant d’entamer une discussion.
La CNV aide à cultiver ainsi un véritable lien à l’autre.
C’est dans ce sens que Marshall Rosenberg nous dit : « connect before correct ». Toute l’intention de la CNV, c’est justement de pouvoir se connecter à soi avant d’essayer d’éduquer l’autre. Parce que justement quand nous sommes connectés à nos émotions et que nous sommes en cohérence avec ce que nous disons, les enfants sont capables alors de nous écouter et d’être en empathie avec nos besoins. Pour illustrer notre propos par exemple, il y a une grosse différence quand on
dit : « Je suis fatiguée ce soir mon chéri, excuse-moi je n’arrive plus à m’occuper de toi, laisse-moi un peu de temps tu veux bien, et nous jouerons plutôt après le repas ».
Et quand on dit : « mais stop !!! c’est bon là ! tu me fatigues ! je n’en peux plus de toi, laisse-moi tranquille tu veux, vas jouer un peu dans ta chambre. »
Quelles en sont les clés ?
Les clés de la communication non violente, c’est d’abord prendre le temps de bien valider son intention et la responsabilité de ses propres émotions avant de communiquer avec l’autre sans chercher à tout prix à avoir raison, à influencer l’autre, à refuser qu’il nous dise non et si au contraire nous sommes capables d’écouter nos besoins et ceux de nos enfants ou en d’autres termes, d’être dans une relation gagnant-gagnant.
Par exemple, est-ce que je suis capable d’accepter que mon enfant refuse de ranger alors que j’ai mis tout mon cœur et que j’y ai mis toutes les formes ?
En aucun cas la CNV est un outil de manipulation, c’est un outil de connexion. Ce n’est donc pas un outil magique, en revanche il aide à avoir une communication de cœur à cœur avec son enfant.
Prendre la responsabilité de ses ressentis est très important, pourquoi ? Est-ce une manière d’inviter l’autre à un échange plutôt qu’à un monologue accusateur ?
Prendre la responsabilité de ses ressentis est primordial si on veut pouvoir communiquer véritablement avec l’autre. En réalité, nous n’apprenons pas à communiquer, nous apprenons à parler, à dire les choses comme si les autres les comprenaient, ou accuser comme si cela pouvait aider l’autre à changer. Pourtant, nous savons tous au quotidien que rien n’est moins vrai. Plus la personne se sent accusée, plus elle se protège et plus elle a tendance à agresser ou mentir ou encore à fuir. C’est pareil pour les enfants comme pour les adultes, tous deux sont capables de trouver des stratégies de survie très rapidement pour se protéger des jugements.
Prendre la responsabilité de ses émotions c’est savoir dire « je », c’est avoir l’intime conviction que dans la communication j’ai toujours la moitié du chemin à faire. C’est être aussi capable d’avouer ses limites et ses besoins. En ce sens, c’est pouvoir dire un vrai oui ou un vrai non à l’enfant, pouvoir dire ce que l’on ressent sans jamais accuser le comportement de l’enfant mais simplement pour le prévenir de notre état interne, ce qui lui permet d’être beaucoup plus à l’écoute de ce que l’on va lui demander par la suite.
En effet, Plus le parent est capable de parler de lui-même plus l’enfant par imitation, est capable de prendre la responsabilité de ses émotions en parlant de ce qu’il ressent et en faisant la part des choses. Par exemple, il pourra dire « je suis très énervé mais je suis désolé ce n’est pas à cause de toi Maman, ce n’est pas à cause de toi Papa, la journée à l’école a été très difficile, je n’ai pas envie d’en parler mais peut-être que je serais ronchon toute la soirée. »
Un enfant qui n’a pas accès à ses émotions, parce qu’il n’a pas compris qu’il en était responsable dirait plutôt : « mais vous ne comprenez rien de toute façon, laissez-moi tranquille ! Vous êtes nuls comme Parents, vous ne servez à rien ! Vous ne voyez jamais rien ! Je m’en vais ».
Découvrez la suite lundi prochain…
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