photo © Studio Bontant

 

Isabelle Fontaine est auteure en développement personnel. Fondatrice du site « Histoire d’intuition », elle se consacre à transmettre sa passion pour l’intuition, la synchronicité et le langage symbolique à travers ses livres, articles, stages et conférences. Elle accompagne aussi à titre individuel des personnes sur un chemin de connaissance de soi et de transformation intérieure.

Son livre  « Transformez votre vie avec les synchronicités »  est paru le 8 avril aux éditions Eyrolles.

https://www.editions-eyrolles.com

 

Pour découvrir l’univers d’Isabelle :

http://www.histoiredintuition.com

 

 

Les « Rencontres lumineuses » d’avril sont consacrées aux synchronicités. Isabelle Fontaine est mon invitée. Chaque lundi, découvrez une partie de son entretien. Je la remercie de ce partage éclairé.

 

 

Est-ce qu’il y a différentes synchronicités ? 

On peut distinguer trois types de synchronicités : heureuses, difficiles et énigmatiques. La première catégorie est celle du « cadeau ». La synchronicité amène un travail, un logement, une relation, un soutien… J’ai le souvenir d’une collègue qui, en plein divorce, sans le sou, avait trouvé une bague en diamant dans un caniveau. C’était un magnifique solitaire, lequel, une fois expertisé, avait été vendu pour le prix exact que lui coûtait la séparation ! On voit avec moins de facilité les malheureux hasards, les mauvais coups du sort, la loi des séries… Pourtant il s’agit bien de la même énergie, qui a vocation à nous faire bouger et prendre conscience de zones d’ombre. Quant aux synchronicités énigmatiques, ce sont ces événements improbables, lorsqu’on croise son voisin de pallier à l’autre bout du monde par exemple;  ou encore quand on dit quelque chose et que cela se matérialise sous nos yeux. Le cas le plus célèbre vient de Jung. Alors qu’une de ses patientes lui racontait un rêve avec un scarabée d’or, symbole de transformation, une cétoine dorée se mit à taper contre la vitre de son cabinet. Jung fit entrer l’insecte et lança à son analysante, bouleversée : « Tenez, le voilà votre scarabée ! ». La patiente, très rationnelle, jusque là bloquée dans son travail de cure, put accéder à une part d’elle-même plus intuitive et sensible.

 

Qui nous les adresse selon vous ? De par ma médiumnité, les personnes décédées ainsi que mes guides, les anges et les fées me les envoient.

Je n’ai aucune certitude absolue sur ce sujet. Il m’est arrivé de vivre des signes associés à une personne disparue, sans aucun doute possible. Les témoignages sont fréquents en ce sens. J’aime me dire la plupart du temps que ça vient de quelque chose de plus grand que moi, une « super intelligence de l’univers » avec qui je peux communiquer et collaborer pour avancer de manière juste vers qui je suis. Ceci dit, je reste prudente. Par expérience, la frontière avec la projection psychologique est parfois difficile à tracer. Dans certains cas, c’est bien le psychisme pur qui créé la synchronicité et ce n’est pas le résultat d’une intervention « divine ». On voit ce qu’on a envie de voir à l’extérieur car c’est un miroir de notre état intérieur. Je pense aussi aux hasards généalogiques qui font se coïncider des dates de naissance, de décès, de mariages ou de drames dans les familles. La psychogénéalogie nous apprend qu’une communication d’inconscient à inconscient existe à travers les générations, servant notamment à signaler des secrets. Mais quelque soit l’endroit d’où ça vient, pure projection, source spirituelle ou un subtil mélange des deux, la finalité est la même : créer du sens.

 

Quels sont les supports sur lesquels ils nous parviennent ?

Tout est susceptible de servir de support d’expression à la synchronicité. Dans la nature, des craquements bizarres, une forme de nuage dans le ciel, un coup de vent, un cri singulier, un arc en ciel à un endroit précis, une apparition d’animal sauvage… Mais aussi, au quotidien, une parole entendue dans les transports en commun, la manifestation d’heures miroir de type 11h11, un livre trouvé dans la rue, une phrase lue par-dessus l’épaule d’un inconnu, des coïncidences multiples de nom, de lieu de vie, de goûts avec une nouvelle relation, des enchainement de faits improbables amenant dans un endroit précis, des répétitions de mots, de phrases qui surgissent autour de soi, ou encore des avaries en série, accident, vol etc… Face à cette multiplicité de possibles et de dialogue intérieur-extérieur, on peut être un peu débordé. Il est important de garder en tête que la synchronicité est saillante : elle nous interpelle de manière particulière, intense. Si tout est donc potentiellement synchronistique, la synchronicité n’est cependant pas partout en tout instant.

 

Ne pas les attendre ou les chercher est l’une des clés ? Y a-t-il un danger à devenir obsédé par ces signes ?

L’obsession des signes est l’écueil principal de la synchronicité. À l’extrême, ce trouble qui relève de la psychiatrie s’appelle l’apophénie, soit la maladie de voir du sens partout. Mais cela est heureusement rare. La plupart d’entre nous oscille entre manifestation authentique de coïncidence signifiante et désir authentique de recevoir un signe. Il y a un équilibre à trouver pour vivre avec la synchronicité en harmonie sans qu’elle nous submerge, pour qu’elle puisse nous apporter son aide à la mesure de notre besoin. L’approche la plus juste se trouve entre le faire et le laisser faire, que les taoïstes appellent l’agir et le non agir. C’est une attitude subtile visant à avoir la conscience aiguë de l’existence de la synchronicité, de sa puissance, de l’étendue infinie de son champ d’action, tout en lâchant toute attente qu’elle se manifeste. Comme l’intuition, la synchronicité s’apprivoise. On peut l’aider à se manifester parfois, mais sans jamais prétendre la contrôler. Les deux nous demandent d’établir une relation juste et équilibrée avec ces phénomènes subtils, en miroir d’une relation juste et équilibrée avec nous-même et les autres.

 

Quel rôle joue l’intuition dans ces synchronicités ?

Un rôle central, tout d’abord dans la reconnaissance de la synchronicité. C’est bien notre intuition qui nous renseigne, derrière l’état émotionnel de numinosité, de l’authenticité de ce « hasard bizarre ». On sent, que ça fait sens, qu’il y a une direction, une intelligence à l’œuvre derrière tout ça. Ensuite, on observe que plus on suit ses intuitions, plus on vit des synchronicités. En particulier cela concerne ce que j’ai appelé les « intuitions-impulsions », c’est-à-dire quand on fait quelque chose en pilote automatique, sans savoir pourquoi on le fait et ensuite cela fait sens. Par exemple, vous rentrez sur une impulsion intuitive dans une boutique où vous n’aviez pas prévu d’aller et vous tombez sur une vieille connaissance qui est pile la bonne personne pour vous aider à dénouer un problème. Les deux phénomènes sont distincts, mais complémentaires. L’intuition est un peu notre guide intérieur là où la synchronicité est notre guide extérieur. Utilisés en synergie, intuition et synchronicité permettent de suivre le chemin de son âme et se réaliser.

 

Comment être sûr que c’est bien elle qui nous parle et non pas notre mental ?

Difficile d’être 100% sûr dans ce domaine… L’intuition est une voix très fine, presque inaudible la plupart du temps. On la reconnait car elle surgit spontanément sans crier gare, d’un coup, souvent hors contexte et sans émotion parasite associée colère, jugement, tristesse, peur. L’intuition est, dans sa manifestation, sereine, alignée, pure. Quand on questionne son intuition directement, alors il faut passer outre la crainte que ça soit son mental ou ses désirs qui parlent, car elle peut se présenter exactement de la même manière, par des pensées qui nous traversent. Le sixième sens parle aussi par des sensations corporelles ou des images intérieures. Il faut s’exercer, et, petit à petit, on apprend à comprendre comment marche son intuition et lui faire confiance. Pour ça, il est important de pouvoir toujours vérifier une intuition, quand c’est possible bien sûr. Si l’on s’est trompé, il faut essayer d’identifier ce qu’il s’est passé, sans se mettre la pression. L’intuition, comme la synchronicité, est à mon sens aussi humaine qu’inhumaine, c’est-à-dire faillible.

 

 

Découvrez la dernière partie lundi prochain…

 

Retrouvez les articles précédents :

https://valeriemotte.com/isabelle-fontaine-synchronicites-1-4/

https://valeriemotte.com/isabelle-fontaine-les-synchronicites-2-4/

 

 

 

Valérie Motté

"AVEC NOS PENSÉES NOUS CRÉONS LE MONDE" BOUDDHA

Copyright : Valérie Motté

RSS
Facebook
Twitter
LinkedIn
Instagram