Bonjour Hélène, pouvez-vous nous présenter votre marque ? Comment est-elle née ?
J’ai passé trente ans dans un grand groupe de beauté international. Je suis tombée dans ce chaudron quand j’étais petite car je suis arrivée directement dans l’industrie de la beauté après l’école. Pendant toute ma carrière, j’ai fait de l’innovation de produits de beauté dans tous les segments : shampoings, gels douche, les soins et un peu dans tous les circuits de distribution : luxe, pharmacie, coiffeurs, produits professionnels, grande consommation. J’ai eu la responsabilité de la marque Biotherm en France puis Narta, Nuxa, Ushuïa, Dessange. À l’époque où j’étais la patronne de ces marques, la problématique des parabènes est arrivée, c’était il y a environ quinze, vingt ans. J’ai fait beaucoup d’études poussées sur les consommatrices en France et je me suis rendu compte qu’elles avaient envie de savoir ce qu’il y avait dans les produits, parce qu’on l’ignorait et que nous-mêmes qui faisions ces produits nous ne le savions pas forcément en détail non plus. J’ai commencé à réfléchir aux premiers produits bio. Ensuite, j’ai été patronne de la marque Garnier au niveau mondial, nous avons commencé à mettre plein d’ingrédients naturels dans la marque. Ces sujets me passionnaient. J’ai ensuite fait des formules naturelles pour les coiffeurs et quand je suis partie de l’Oréal, j’ai eu envie de faire vraiment ce que je pensais être bien surtout parce que la science a beaucoup progressé sur le naturel. Je me suis dit qu’on était capable de faire des choses qui sont vraiment nouvelles et qui sont liées au progrès de la science. Autour de moi, il y a des personnes qui ont des problématiques de peau, des maladies chroniques ou des allergies. Aujourd’hui je peux faire les produits dont je rêve, je vais les appliquer sur mes cheveux, sur ma peau, je vais les donner à mes enfants, à mon entourage. J’ai retiré les conservateurs et je me suis occupée de l’une des choses les plus importantes, le nettoyage des cheveux et de la peau. Parce que si on n’a pas un bon nettoyage, c’est compliqué d’avoir une jolie peau et des beaux cheveux, c’est la base. J’ai commencé à travailler avec un réseau d’experts composé de microbiologiste, de dermatologue, de formulateurs… Que faut-il faire pour enlever les conservateurs ? Il faut enlever l’eau. Les conservateurs dans les formules classiques à émulsion sont indispensables pour éviter les bactéries. On a donc retiré l’eau et c’est comme ça que j’ai eu l’idée de la poudre. Ainsi on n’a plus de conservateurs, on n’a plus d’émulsifiants, plus d’additifs – tout ce qui constitue les textures gel ou crème . On n’a plus d’eau non plus, ce qui fait que les produits sont petits, légers et très concentrés. On fait des économies d’eau et d’énergie au transport. On peut les amener partout avec soi. C’était difficile à mettre au point. J’ai fait le tour de tous les fabricants que je connaissais ou qu’on m’a présentés. Dans mon métier, j’étais au bout de la chaine. Avec mon projet, j’ai vraiment vu le travail du point de départ jusqu’à la finalité, choisir un par un les actifs pour leur efficacité, pour leur naturalité et pour leur côté Safe en enlevant tout ce qui est irritant. La vitamine C qu’on a mise dans le nettoyant est naturelle. Je n’en avais jamais vue avant en tant qu’actif dans un produit. On peut la mettre tous les jours sur la peau sans avoir d’irritations mais elle est très efficace, elle est associée aux AHA des fleurs hibiscus qui apportent un teint lumineux, éclatant et une jolie peau.
Et vous avez inclus les prébiotiques ?
Exactement. Je suis arrivée avec mon idée de faire des formules très courtes et de les expliquer à mes consommatrices. J’ai voulu faire des produits qui sont proches du PH de la peau et du cuir chevelu. Les Prébiotiques s’incluent parfaitement bien car ils nourrissent les bonnes bactéries de la peau et du cuir chevelu et donc les protègent. La peau se défend mieux. Nos nettoyants YODI ne moussent pas ou peu, c’est volontaire car ce n’est pas la peine de faire trop mousser sur la peau. Ce qu’il faut c’est mélanger des huiles et du moussant pour avoir un joli effet de nettoyage. Les huiles enlèvent le gras. Le shampoing, lui mousse vite et généreusement et il fait de jolis cheveux.
À qui s’adressent ces produits ? Est-ce qu’on peut utiliser les shampoings sur les enfants ?
Je ne les conseille pas sur les bébés car on ne les a pas testés sur eux. Les bébés ont des peaux très fines. En général, c’est bien de prendre les produits qui leur sont dédiés. Mes produits peuvent être utilisés sur les femmes enceintes, ils sont vraiment doux. Nous avons fait nos tests sur les femmes sous contrôle dermatologique avec une très bonne tolérance. Nos produits sont mixtes. Ils sont non genrés. Nous avons beaucoup de garçons qui utilisent nos produits parce qu’ils trouvent ça très pratique d’utilisation. Nos produits sont brevetés.
En France on peut faire de l’innovation, nous avons des producteurs fabuleux, nous avons des grands chercheurs. Vive la Beauté française et l’innovation !
Et les flacons sont éco-responsables ?
Il y a trois ans, il n’y avait pas ou peu de packaging hors du plastique. Il y avait les flacons en verre pour les soins et tout le reste c’était du plastique. Je ne voulais pas faire du plastique car même recyclé, il ne l’est pas indéfiniment et il finit dans la nature. Du coup, ça a été toute une démarche plutôt difficile. Mon parti pris a été de prendre des flacons en aluminium parce qu’il est recyclable indéfiniment. La production d’aluminium faite au 20ème siècle est encore très intense, c’est une filière qui est valorisée, bien organisée pour que les matériaux se recyclent. Les flacons sont en aluminium, petits, légers, c’est bien pour voyager mais aussi pour les économies d’énergie au transport. Les étiquettes qui sont dessus – on a un aspect papier – c’est logique parce qu’elles sont faites en cellulose de bois. La cellulose de bois a la qualité du papier, c’est dégradable et compostable mais ça ne s’abime pas comme du papier, notamment sous la douche. Il reste la capsule que nous récupérons et que nous transformons en autre chose (par ex elles peuvent être upcyclées en banc de jardin).
L’aluminium peut être controversé ?
Ce qui peut être controversé ce sont les sels d’aluminium. Avant le plastique, il y avait l’aluminum. Les conserves sont en alu. C’est un produit qui ne prend pas trop les chocs et qui est hyper léger. Une fois l’aluminium recyclé, l’énergie pour reproduire des flacons est vraiment très faible. C’est l’objectif pour Yodi : avoir tous nos flacons en aluminium recyclés ! Ça vaut le coup de le recycler et il y a une vraie filière organisée. Il faut mettre le produit dans la bonne poubelle et que ce soit bien trié.
Pour les shampoings, combien d’utilisations peut-on faire, en moyenne, avec un flacon ?
Ça va dépendre de la chevelure mais en moyenne une vingtaine d’utilisations, un peu comme un flacon de 250 ml. Ça se dose comme un shampoing classique ou un nettoyant classique suivant les habitudes des consommateurs.
Il n’y a pas de contre-indications à moins d’être allergique à l’un des composants ?
Exactement. Le fait d’avoir mis les actifs et de les avoir traduits, ça permet de voir – si vous avez une allergie reconnue – d’acheter autre chose. On a fait en sorte qu’aucun allergène listé ne soit présent. C’était difficile au niveau des shampoings car ils ont des parfums mais nous avons créé deux parfums naturels sans allergène. C’est très difficile à faire.
Aujourd’hui que peut-on trouver sous la marque YODI ?
On a deux shampoings et trois nettoyants. Les shampoings peuvent être proposés à tout le monde.
Le premier Douceur au lait d’amande est recommandé pour les cheveux fins, sans problèmes ou qui ont besoin de brillance et de douceur et pour les cuirs chevelus qui ont tendance à graisser.
Le deuxième Nutritive Argan est recommandé pour les cheveux secs, colorés, méchés, frisés, bouclés, abîmés. Il y a de la protéine de poix, de l’argan Bio, de l’aloé vera bio. Le prébiotique est présent dans les deux shampoing pour la protection du cuir chevelu.
Les trois nettoyants peuvent convenir à tout le monde.
Les trios d’huiles sont recommandés pour les peaux sensibles ou sèches. La vitamine C, la fleur d’hibiscus apportent plus d’éclat, mais elle est aussi pour les peaux mixtes. Pour les peaux très grasses ou de zone T ou des petits boutons autour du menton par exemple, le charbon purifiant est très bien. Sans parfum, ils contiennent aussi un prébiotique.
La marque est naturelle, végane et développée en France, on n’a pas d’eau dans les produits.
Que souhaitez-vous développer ultérieurement ?
Dans le futur, nous allons lancer un produit en huile qui va sentir divinement bon, qui va avoir des vertus nourrissantes. Et surtout un soin pour les cheveux qui sera 100% naturel. Ce sera vraiment nouveau.
La marque c’est vraiment la bonne santé de la peau et des cheveux. L’objectif est de savoir ce qu’on met sur sa peau comme ce que l’on mange. Les gestes que l’on faits pour son alimentation c’est bien de pouvoir les faire pour sa peau. C’est ce que j’appelle la beauté consciente.
La couleur verte de vos flacons a une résonance particulière pour vous ?
J’adore le vert, c’est le green, la profondeur parce qu’on a pris un vert très foncé, c’est le mariage de la science et de la nature.
Copyright : Valérie Motté