Ferial Furon est docteur en pharmacie et experte en communication scientifique. Elle est diplômée d’un mastère de Marketing Management à l’ESSEC.  Ferial a exercé de nombreuses années en agence de communication santé. Elle est passionnée de neurosciences et des approches holistiques dans l’accompagnement des personnes et des organisations. L’auteure se consacre désormais à l’éveil des consciences en établissant des passerelles entre la science et la spiritualité. Ce qui l’a conduite à se spécialiser dans le domaine du Feng Shui traditionnel chinois.

 

Marjorie Rafécas-Poeydomenge est experte en marketing (Mastère Marketing et Communication ESCP-EAP). Diplômée en philosophie et en droit de la propriété intellectuelle, elle collabore régulièrement en tant que chroniqueuse à La Cause Littéraire.Mais aussi sur son blog Philing Good, qui met en lumière l’actualité des idées en sciences humaines. Elle travaille actuellement dans le développement de la protection sociale.

 

Leur ouvrage « La revanche du cerveau droit » est paru aux éditions du dauphin.

https://editionsdudauphin.com

 

 

Pouvez-vous nous présenter votre ouvrage ?

L’objectif de notre livre est de faire prendre conscience à l’aune du concept cerveau gauche/cerveau droit que nous sommes à un moment charnière de notre humanité où nous avons le choix entre plusieurs voies possibles. Nous avons voulu transmettre des clés de compréhension de ce qui se joue actuellement dans nos sociétés. 

Depuis le XVIIème siècle, nous avons emprunté la voie de la rationalité qui a engendré un monde technologique de plus en plus complexe. Nous avons sollicité de manière excessive notre « cerveau gauche » en nous déconnectant de notre âme, de notre corps et de notre environnement. A trop vouloir automatiser et digitaliser notre monde, nous prenons le risque de robotiser l’humain. C’est la raison pour laquelle, il est temps que notre « cerveau droit » prenne sa revanche. Mais revanche ne veut pas dire vengeance. Nous ne prônons pas l’un contre l’autre mais l’un avec l’autre.    

 

Comment ce livre est-il né ?

Ce livre est le fruit d’une amitié de plus de 15 ans. Comme nous nous sommes rencontrées dans le cadre du travail, nous souhaitions au départ écrire sur la déshumanisation des relations en entreprise. Mais nos chemins respectifs nous ont écartées de cette idée initiale et des années plus tard, ce livre renaît en un projet plus ambitieux de par sa transdisciplinarité et le collectif d’experts qui enrichit notre propos. 

En 2018, ce fût le déclic. Notre flamme s’est rallumée autour du sujet de l’intuition que nous avons relié à une discipline qui a le vent en poupe, celle des neurosciences… sans oublier la lecture d’un livre qui nous a fortement inspirées : « Cerveau gauche, cerveau droit, culture et civilisation » de Lucien Israël paru en 1995 aux éditions Plon. Nous trouvions très originale l’idée de relier la préférence hémisphérique droite ou gauche aux cultures civilisationnelles. Et c’est ainsi que « la revanche du cerveau droit » a pris son envol. 

 

Parmi vos différentes rencontres, quelle est ou quelles sont celles qui vous ont le plus marquées ? Pourquoi ?

Ce qui est le plus marquant dans cette aventure livresque, c’est le bal synchronistique qui s’est mis en place et qui nous a fait découvrir des esprits à la fois brillants et visionnaires. La synchronicité la plus étonnante est celle que nous avons vécue avec le physicien Philippe Guillemant qui promeut une théorie révolutionnaire du temps. Un jour, la magie des algorithmes de YouTube m’a proposé une de ses vidéos. En la visionnant, je (Ferial) constatais ébahie le déroulé d’une idée phare du livre à savoir que la science matérialiste s’enfermait dans un dogme et qu’il était nécessaire d’établir – au regard des avancées de la physique quantique – un pont entre la science et la spiritualité.  Ce qui a suscité en moi une forte émotion. Je me suis empressée d’envoyer ladite vidéo à Marjorie. Ma co-auteure m’apprend alors que ce physicien est le préfacier du livre qu’elle est en train de lire « Se souvenir du Futur » de Romuald Leterrier et Jocelin Morisson paru en 2019 aux éditions Guy Trédaniel. Des coïncidences comme celles-là, nous en avons vécues tout au long de notre enquête qui a duré 3 ans. 

 

Comment définiriez-vous le cerveau droit ?

Le cerveau droit incarne une pensée complexe, en arborescence qui repose sur l’intuition alors que le cerveau gauche représente une pensée linéaire et séquentielle qui se fonde sur la logique. Nous expliquons l’origine de l’asymétrie cérébrale au début de notre ouvrage. Alors que ce concept est de nos jours considéré comme un neuro-mythe, la latéralisation des fonctions cognitives par l’un ou l’autre de nos hémisphères cérébraux est une réalité scientifique avérée. 

Sur le plan allégorique, il est important de valoriser « le cerveau droit » aujourd’hui pour un éveil de la conscience collective. Doit-on continuer à cloisonner les disciplines, à séparer les scientifiques et les créatifs, à diviser ? Ou alors briser les silos qui enferment les arts, les sciences, la philosophie, la psychologie pour un meilleur discernement et une adaptabilité plus grande aux enjeux de notre siècle ? Tel est le choix que pose notre livre. 

 

Comment savoir si on est plus cerveau droit que gauche ?

Nous avons interviewé dans notre livre Miriam Ogier, coach spécialiste des « cerveaux droits ». Elle est notamment l’auteure de l’ouvrage « Multipotentiels atypiques, Visionnaires, intuitifs, créatifs : les pépites de demain » paru en 2021 aux éditions Eyrolle. Cette spécialiste nous apprend que ces êtres qui pensent « autrement » ont des singularités qui font leur richesse : des capacités à innover, une grande ouverture d’esprit, des relations particulières aux autres et au monde, des comportements qui les distinguent. Ils doutent souvent de leur « intelligence » tant leur façon de penser en arborescence peut paraître parfois dispersée, partir dans tous les sens. D’où la nécessité de ne pas négliger leur cerveau gauche pour ne pas trop partir dans les étoiles. 

Dans la 5ème partie de notre ouvrage, nous expliquons aussi comment les tests de personnalité les plus connus, comme MBTI, permettent d’identifier des sensibilités plus « cerveau droit ». Le test HBDI de Hermann est d’ailleurs fondé à partir de la théorie de l’asymétrie cérébrale et des préférences de pensée hémisphérique. 

 

Peut-on développer cette partie ? Si oui, comment ?

Dans notre enquête, nous avons découvert que lors d’une expansion de conscience (par la transe, méditation, EMI ou autres…), c’est le cerveau droit qui s’active. Nous avons interrogé Le Dr Olivier Chambon (médecin psychiatre et psychothérapeute depuis 30 ans, spécialiste de l’utilisation thérapeutique des états élargis de la conscience) sur ce phénomène. Il nous a confirmé que « lorsqu’on est dans une conscience rétrécie, ce sont plutôt les aires cérébrales gauches et antérieures du cerveau qui sont allumées à l’IRM. Plus on est en état de conscience élargie, plus les aires cérébrales droites et postérieures s’activent ». Donc oui, il est possible d’activer davantage son cerveau droit par la méditation, le yoga, l’hypnose, la musique, la poésie etc. 

 

Que représente pour vous la créativité ? L’intuition ?

Nous pensons que la créativité est l’essence même de l’homme. C’est un état naturel dans lequel nous baignons dans notre petite enfance. Mais cette capacité à créer est très vite réprimée par notre éducation, nos blessures et nos conditionnements. Le sens de la vie est de se reconnecter à cette créativité lorsqu’on s’en est éloigné. Quant à l’intuition, c’est cette voix intérieure que l’on entend dans un moment de lâcher prise et qui nous révèle ce qui est juste.  

 

Quel message souhaiteriez-vous faire passer via votre livre ?

Malgré le grand bain d’incertitude dans lequel nous plongeons actuellement, rien n’est joué d’avance. Face au matérialisme ambiant, nous plaidons pour un décloisonnement des disciplines, pour faire communiquer deux mondes qui paraissent hermétiques de prime abord mais qui peuvent converger vers un juste milieu. Créer des passerelles nouvelles entre la science, l’art, la philosophie, la sociologie, la psychologie et l’économie nous semble vital pour nous orienter dans le bon sens dans un monde qui se complexifie de plus en plus vite. 

 

Et pour conclure, si je vous prêtais ma baguette de fée, à quoi vous servirait-elle ?

A croire à nouveau aux faits et aux fées ! Oui nous pouvons concilier rationalité et enchantement. Il est temps de nous éveiller dans un monde qui aura renoué avec l’intelligence du vivant. Telle est la clé d’un avenir humainement durable et créatif. 

 

 

 

 

Valérie Motté

"AVEC NOS PENSÉES NOUS CRÉONS LE MONDE" BOUDDHA

Copyright : Valérie Motté

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