Sarah Portiche a commencé à pratiquer la méthode Pilates en 2003 et à l’enseigner en 2007. Elle cumule plus de 12000 heures d’enseignement de la méthode Pilates depuis 2007. Depuis 2011, elle dirige et anime l’Espace Pilates de la Vallée de Chevreuse.

Elle vient de publier en édition numérique PILATES, LA METHODE FRANÇAISE, entièrement rédigée en français, la plus complète des méthodes existant sur le marché. Elle rassemble près de mille exercices.

 

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Les « Rencontres lumineuses » de février sont consacrées à la méthode Pilates. Sarah Portiche est mon invitée. Chaque lundi vous découvrirez une partie de son entretien. Je la remercie de sa disponibilité et de sa confiance.

 

 

Comment avez-vous découvert la méthode Pilates et à quel moment ?

J’ai découvert la méthode Pilates dans un journal féminin au début des années 2000. J’avais gardé l’article près moi, trouvant que cela ne ressemblait à rien de ce que je connaissais, et séduite par le look des machines. À cette époque j’étais formatrice en entreprise. Je pratiquais du fitness comme on trouve partout, mais déjà je préférais m’entraîner toute seule que participer à des cours bruyants, trop peuplés, dans lesquels l’absence de consignes précises et de surveillance exposait à des petites blessures. J’ai dû ainsi subir trois arthroscopies des genoux. Je n’ai commencé à pratiquer la méthode Pilates qu’en 2003/2004 quand nous avons eu le projet de création d’un centre Pilates. Il n’y avait à cette époque que quelques centres Pilates dans Paris. Je suis aussi allée voir en Angleterre comment cela se pratiquait.

 

Qu’a-t-elle changé dans votre vie ?

Devenir professeur de Pilates a effectivement bouleversé ma vie. Je pratique la méthode Pilates tous les jours, comme une concertiste doit faire ses gammes. Rien de tel pour être bien dans son corps. J’ai testé beaucoup de sports différents avant le Pilates. De façon modérée, mais régulière, j’assurais au minimum 1 heure à 1 heure 30 par semaine. Aujourd’hui, je fais du cardio sur machine elliptique à la maison, pour ne pas être soumise aux conditions météorologiques et surtout pour éviter les impacts de la course à pied, souvent délétères pour les articulations et la colonne.  Le bien-être généré par une séance de Pilates avec machines est incomparable à celui procuré par d’autres sports. On sent que le corps a travaillé tout entier, en douceur et en profondeur, en force et en souplesse, sans choc, sans forçage, en détente. Comme s’il s’était reconstitué une harmonie. 

Diriger un cours de Pilates nécessite de maintenir une bonne forme intellectuelle : mémoire parfaite de tous les exercices, de leur chorégraphie et de la respiration, fluidité et agilité verbales, pour dicter à temps le déroulé de l’exercice, vigilance attentionnelle pour corriger leur bonne exécution, la respiration, les alignements. Sur le plan relationnel, c’est un plaisir que de donner confiance aux pratiquants, de les faire réussir au-delà de ce qu’ils pensaient pour eux possible, de les voir se détendre, ne plus penser à leurs soucis et sortir du cours le sourire aux lèvres, en meilleure forme qu’à l’arrivée.  J’aime aussi créer la dynamique de groupe qui permet de faire des efforts dans la bonne humeur. C’est cette dimension relationnelle de ma pratique qui me réjouit le plus et me fait retrouver avec bonheur mes clients tous les jours. Je suis donc plus en forme et plus heureuse que dans mes activités passées. 

 

Aujourd’hui vous l’enseignez, racontez-nous votre parcours ?

Mon parcours est un peu compliqué, mais comme disait Jung le plus court chemin pour faire ce que l’on veut dans la vie, c’est souvent le détour. D’origine, j’ai un parcours d’universitaire et je pense en avoir gardé le besoin de réfléchir, m’informer et approfondir. Je suis diplômée en économie (Maîtrise Paris-1 Panthéon Sorbonne, Msc Université de Montréal), j’ai été cadre financier dans une grosse entreprise de BTP, puis j’ai fait un virage en épingle à cheveux, en décidant de m’investir dans un autre champ de connaissance, à la suite d’une lecture : l’anthropologie. J’ai donc fait un DEA d’anthropologie à Paris V René Descartes. Puis  j’ai fondé une association de recherche , loi 1901 dans ce nouveau domaine avec mon Directeur de thèse. Je l’ai dirigée une dizaine d’années. Dans ce cadre, j’ai publié et participé à de nombreux colloques. Parallèlement je suis devenue formatrice en entreprise dans le domaine de l’efficience mentale. Je commence à aider les personnes à se développer. J’ai aussi fait du développement personnel pendant très longtemps et j’ai même songé, après une analyse jungienne, à devenir psychanalyste. Il y a eu aussi des explorations plus intimes sur le plan spirituel, avec des stages chez Karlfried Graf Durkheim, une initiation en Afrique. Devenir professeur de Pilates est vraiment un hasard. J’avais choisi la méthode après avoir vérifié son efficacité par moi-même, en créant un centre Pilates à Boulogne-Billancourt. Mais il était indispensable que je puisse remplacer au pied levé les professeurs défaillants. La nécessité est devenue vocation et d’une certaine manière, ma profession actuelle est un aboutissement de mon itinéraire : même si elle ne dit pas son nom, il y a dans ce travail une dimension thérapeutique de valorisation de la personne, un travail d’éveil, une nécessité de reconnecter le corps et l’esprit. C’est d’ailleurs ainsi que Joseph Pilates définissait sa méthode : la recherche d’une coordination du corps, du mental et de l’esprit. J’aime à penser que l’on peut entendre le titre de son seul et unique livre « Return to life », bien au-delà du plan physique.

 

Comment se déroule une séance avec vous ?

Dans mon espace Pilates, il y a 6 machines de chaque sorte. Il y a donc au maximum 6 personnes par cours. Au début du cours, le groupe choisit, par concertation, la machine sur laquelle on va travailler pendant une heure. Tout le monde fait les mêmes exercices en même temps. Je commence classiquement par des échauffements et termine par des étirements. Un cours fait toujours travailler les jambes, les bras, les abdominaux et le dos, la souplesse, l’équilibre. Après avoir indiqué la position de départ, je dicte les exercices, juste avant l’exécution de chaque partie de leur enchaînement et leur coordination respiratoire. Je scanne continuellement l’ensemble des pratiquants pour les encourager, les corriger ou au besoin adapter l’exercice si l’un d’entre a une difficulté ce jour-là. Comme il existe différentes séries d’exercices permettant de travailler une partie du corps, je leur propose aussi de choisir telle ou telle série. À la fin du cours chacun nettoie sa machine et ses accessoires avec une lingette en éponge et une lotion antiseptique aux huiles essentielles biologiques. Ils ont ensuite la possibilité de prendre une infusion et des fruits secs  biologiques qui sont à leur disposition. 

 

Découvrez la suite lundi prochain…

 

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