Photo : Alexandre Lacombe

 

 

Bruno Putzulu est comédien, auteur, chanteur. En tournée actuellement, il reprend sa pièce Les Ritals mise en scène par son frère Mario Putzulu. Son deuxième album « C’était quand » est sorti le mois dernier.

 

Pour découvrir son univers :

https://brunoputzulu.fr

https://www.instagram.com/brunoputzuluofficiel/

 

Bruno Putzulu est mon invité des « Rencontres féeriques » de cette semaine. Chaque jour, découvrez une partie de son interview. Je le remercie de cet échange et de sa confiance.

 

 

 

Croyez-vous aux signes, à la synchronicité ?

Pas vraiment. Je sais que vous oui, certainement. Encore une fois, je me méfie. Vous  me posez la question dans dix ans, peut-être que je vous dirais oui et je ne suis pas contre. J’y réfléchis en tout cas. Est-ce que je crois en Dieu ? Tout ça est très vague. Quelquefois c’est oui, quelquefois je remets en cause. J’en reviens à ce que je vous disais. L’homme a terriblement peur de la mort, il s’invente des tas de consolations. De temps en temps, j’y crois. Je me dis qu’il y a eu ça, ce n’est pas un hasard quand ça m’arrange. Ça ne veut pas dire qu’au moment où j’y crois ça existe. Ça ne veut pas dire que quand je n’y crois pas, ça n’existe pas. On est en perpétuelle question sur ces choses-là. Quelquefois on m’a prédit des choses qui sont tombées à côté de la plaque sans que je le demande d’ailleurs et quelquefois ça s’est révélé vrai. Il ne faut pas voir du signe partout. Si on veut voir des signes partout, on les voit forcément. Il faut s’interroger toujours, réfléchir, ne pas rejeter les gens qui ne pensent pas comme nous ou qui ne ressentent pas comme nous mais je me méfie aussi de tout ce qui est signe toutes les cinq minutes. J’ai beaucoup lu Camus. Peut-être que je suis influencé par ce courant-là ?

 

Il y a autant de vérités que d’individus. Quand on comprend cela, l’échange est possible. C’est intéressant d’en débattre avec respect. La vie a de multiples costumes.

Souvent j’ai des convictions et j’espère sincèrement me tromper. Ça ne m’empêche pas de penser que quelquefois je peux avoir un lien fort avec mon père sur scène ou dans la vie. Quand mon père est mort, parfois en pleine nuit, je me disais : « si je vais sur la tombe de papa, il va y avoir quelque chose ». J’y allais, je n’ai jamais rien vu. Quand on est dans une période de faiblesse, on peut voir du signe partout. J’espère que le non visible existe. Je l’espère de toutes mes forces. Quelquefois j’y crois de toutes mes forces, quelquefois ça s’annule.

 

Vous avez abordé plusieurs fois la présence de votre papa et de la mort. Que représente-t-elle pour vous ? 

Beaucoup de gens vous diront que la mort fait partie de la vie. Non, je pense que ça exclut la vie. J’aime tellement la vie que je voudrais que jamais ça ne s’arrête. L’idée de ne plus être là – même si on nous dit qu’on est là de manière différente – est insupportable. Je voudrais être là avec mes bras, mes jambes, embrasser les gens que j’aime. On m’a dit : « Ton père sera toujours avec toi ». J’aimerais lui dire : « papa, on va au foot tous les deux, on mange ensemble, on va en vacances en Sardaigne. » Ça, ça me manque. Il a beau être là, forcément que les gens sont là, plus intensément même quand ils sont partis parce qu’il y a le manque qui nous habite sans cesse. C’est très cartésien ça. Pour moi, la mort c’est terrible. La phrase de Beckett, que je vous ai citée précédemment, symbolise très bien la vie. Tout est dit.

 

Vous avez choisi Léo Ferré « Avec le temps » pour symboliser la mort. Pourquoi ?

Chaque seconde qui passe nous rapproche de la mort et c’est pour moi insupportable. Je ne supporte pas le temps qui passe, je ne supporte pas de vieillir, je ne supporte pas voir les gens de mon entourage vieillir ou qui sont attaqués par la maladie.

 

 

 

Découvrez la suite demain…

 

 

Retrouvez les articles précédents :

https://valeriemotte.com/bruno-putzulu-1-5/

https://valeriemotte.com/bruno-putzulu-2-5/

 

 

 

Valérie Motté

"AVEC NOS PENSÉES NOUS CRÉONS LE MONDE" BOUDDHA

Copyright : Valérie Motté

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